Description
[12] f., 655 p., fig. gravées sur bois dans le texte [Relié à la suite, du même] : De Imaginum, signorum, & Idearum compositione. Ad omnia Inventionum, Dispositionum, & Memoriæ genera Libri tres. Même adresse, 1591. [4] f., 210 p. (la dernière mal chiffrée 122), [3] f. (index et le dernier blanc), tableaux et figures dans le texte.
Deux ouvrages en un fort volume in-8, reliure XVIIe s. plein vélin ivoire à recouvrements, dos lisse (lacets manquants, vélin lavé avec reste d'étiquette au dos et taches claires au plat sup. ; anciennes signatures grattées au titre avec petits trous ; cachet moderne au contreplat sup. ; onglet de cuir ancien occasionnant un accroc en marge p. 655 ; petite tache d'encre dans les marges de tête en fin de vol., n° de page erroné 210 corrigé au stylo bleu, qq. soulignements anciens soignés au début de chaque ouvrage ; notes anciennes en marge de 5 p. et sur la figure p. 372).
Editions originales rarissimes de ces deux ouvrages.
Le De imaginum, signorum & idearum compositione est le dernier ouvrage publié par Giordano Bruno. Il l'a composé alors qu'il séjournait à Zurich, auprès d'un certain Johannes Henricius Hainzell, passionné d'alchimie et de sciences occultes, à qui il le dédia. L'historienne Frances A. Yates en a précisément décrit la structure et souligné l'importance : c'est un traité mnémotechnique d'une étonnante richesse, dont la composition est basée sur l'usage de symboles magiques. "… a magic memory system " (F.A. Yates, Giordano Bruno and the Hermetic Tradition, Chicago, 1964, p. 325).
Le poème philosophique De monade, numero et figura " part de l'intuition pythagoricienne et platonicienne qui régit les théories de l'animisme universel et qui donnait un certain fondement apparent aux sciences occultes, auxquelles les philosophes de la Renaissance attribuaient une si grande importance […] Toutes les choses, dans leur mouvement vital, suivent à la fois la loi de leur propre essence particulière et la loi générale ; idée […] qui trouvera plus tard son expression complète dans Leibnitz " (Laffont-Bompiani).
Bel exemplaire, rare en cette condition, en raison des vicissitudes de l'œuvre de Giordano Bruno, associées à l'usage passionné que les lecteurs en ont pu faire, et quelquefois la nécessité de dissimuler les exemplaires, dont un très grand nombre fut détruit. Dès l'année suivant cette publication s'ouvrit le procès fleuve intenté par l'Eglise à Giordano Bruno, accusé d'hérésie, qui conduira le philosophe au bûcher en 1600.
Signatures):( 8, * 4, A-Ss 8 et (:) 4, AA-NN 8, OO 4.
(De monade numero : R. Sturlese, Bibliografia… delle antiche stampe di Giordano Bruno, Firenze, 1987, n° 25, p. 118 ; V. Salvestrini, Bibliografia Bruniana, Pise, 1926, n° 154 (ibid, 2e éd., Firenze 1958, n° 197) ; USTC, 668230 ; VD16, B 8656 ; De Imaginum : Sturlese, n° 27, p. 132 ; Salvestrini, n° 159 (ibid., 2e éd., n° 207) ; USTC 668229 ; VD16, B 8651).