Lot n° 165

DESJARDINS (G.). Première Babylone. Sémiramis la grande. Traduits d'un manuscrit hiéroglyphique égyptien. S.l.n.n. [Paris, Imprimerie de H. Dupuy], 1834.

Estimation : 500/600 € /
Adjudication : 280 €
Description
In-8, demi-chagrin prune, dos orné de fleurons dorés, tête dorée, non rogné (Reliure de l'époque).

Blavier, 1982, p. 59, note 81. — Brunet, Fous littéraires, pp. 56-57. — Caillet, n°3067. — Soleinne, n°2809.
ÉDITION ORIGINALE, TIREE A PETIT NOMBRE ET NON MISE DANS LE COMMERCE, de ce livre rare dans lequel l'auteur expose ses opinions révolutionnaires et la doctrine communiste en utilisant la figure de Sémiramis, reine légendaire qui fonda la cité de Babylone et ses jardins suspendus (cf. Lacombe, Études sur les socialistes, 1850, pp. 348-353).
C'est en invoquant l'Art tout puissant que l'auteur dédie tout d'abord son ouvrage à l'immortel John Martin, peintre anglais, et à ses deux amis, B.-J.-B. Buchez et Jules Lefèvre. Puis, à travers une longue et brillante étude introductive sur la cathédrale et la religion, curieusement baptisée Porte cyclopéenne, celui-ci entend conduire ses lecteurs vers une Babel des anciens jours, ville de bruit, de boue, de sang et de confusion et annonce vouloir offrir à son siècle l'Évangile des peuples libres : Émerveillé de l'imposante épopée que présente [...]. la Cathédrale du moyen âge ; plus fortement ébranlé encore dans ma fibre poétique, par l'immense synthèse sociale d'une capitale d'Empire que j'embrassais du regard et de la pensée du haut des tours de Notre-Dame-de-Paris, [...].. Je me disposai à reconstruire, du même jet, l'ancien tombeau, l'ancienne cité, l'ancienne croyance des hommes. Je voulus avoir à moi, ma cathédrale égyptienne, ma cathédrale babylonienne [...]. Tribun du Peuple, pour guider les générations dans les voies du progrès, j'ai voulu me présenter à mon siècle, le passé dans une main, et l'avenir dans l'autre.
Se trouve ensuite, entremêlé de prose et de vers, Sémiramis la grande ou Sémiramis trismégite, en cinq coupes d'amertume, épopée que Desjardins prétend avoir traduite d'un texte sacré égyptien et qui lui a été remis par un savant.
Jolie publication ornée sur le titre de motifs égyptiens (pectoral de pharaon et représentations divines d'Hathor et Amon) et d'une remarquable figure montrant l'initiation du Prophète au verso du dernier feuillet. Le texte est agrémenté de quelques passages en caractères hébreux, chaldéens, arabes, persans, etc.
Rédacteur en chef du Tribun du peuple et emprisonné de 1832 à 1834 pour avoir édité des publications de la Société des Amis du peuple, Desjardins est considéré par beaucoup comme un fou littéraire, même si Blavier émet quelques réserves à ce sujet.
Nombreuses rousseurs claires. Frottements à la reliure.
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