Lot n° 150

APOLLINAIRE, Guillaume. Calligrammes. Poèmes de la paix et de la guerre (1913-1916). Ondes – Étendards – Case d'Armons – Lueurs des tirs – Obus couleur de lune – La tête étoilée. Avec un portrait de l'auteur par Pablo Picasso gravé...

Estimation : 15000 / 20000
Adjudication : 15 000 €
Description
sur bois par R. Jaudon. Paris, Mercure de France, 1918.
In-8 : broché, couvertures imprimées ; étui-chemise moderne en demi-chagrin rouge.
Édition originale.
Portrait de l'auteur en frontispice gravé sur bois d'après Picasso. Exemplaire justifié n° 334.
Déployant une activité considérable dans les deux dernières années de sa vie, le poète-soldat
livre en 1918 son second recueil majeur où apparaissent les innovations les plus audacieuses.
“Quelques-uns des meilleurs poèmes de guerre, toutes langues confondues, sont réunis dans
ce recueil, à côté d'oeuvres expérimentales comme Les Fenêtres (proche du cubisme) et La Jolie
Rousse, qui étaient très en avance sur leur temps” (Cyril Connolly).
Envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc :
A mon cher ami P ierre Roché
cordialement
Guillaume Apollinaire
Peintre, collectionneur, critique, marchand de tableaux, initiateur de Gertrude et Leo Stein à l'art
moderne, ami de Duchamp et de la plupart des artistes français de la première moitié du XXe siècle,
Henri-Pierre Roché (1879-1959) fut aussi un écrivain prolifique et secret, en très grande partie
inédit. Ses romans Jules et Jim (qui décrit le triangle amoureux qu'il forma avec Franz Hessel et
Helen Grund) et Les Deux Anglaises et le Continent ont été portés à l'écran par François Truffaut.
En 1907, Henri-Pierre Roché devint le premier amant-pygmalion de Marie Laurencin : une
coïncidence qui rend plus vivant encore cet envoi.
L'exemplaire comporte une vingtaine de marques de lecture au crayon rouge : des vers ou
calligrammes qui ont particulièrement frappé Henri-Pierre Roché, des remarques au sujet du lieu
de composition de trois poèmes, et deux interrogations concernant la date exacte de la mobilisation
en août 1914. Papier de guerre bruni et cassant, comme toujours.
Connolly, Cent livres-clés de la littérature moderne, nº 32 : “Après avoir été un Diaghilev intellectuel, un personnage servant
d'imprésario entre la poésie et la peinture, Apollinaire se jeta vigoureusement dans la Grande Guerre ; il fut blessé, trépané, et il mourut
de la grippe espagnole la même semaine que Wilfrid Owen, en novembre 1918”.- La Grande Guerre et les écrivains d'Apollinaire à
Zweig : textes choisis et présentés par Antoine Compagnon, folio, 2014, pp. 59-61.
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