Lot n° 136

APOLLINAIRE, Guillaume. Alcools. Poèmes. (1898-1913). Paris, Mercure de France, 1913. In-12 : demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, couvertures et dos conservés, non rogné, tête dorée (Semet & Plumelle). Édition originale. Elle est ornée...

Estimation : 15000 / 20000
Adjudication : 13 000 €
Description
en frontispice d'un portrait cubiste d'Apollinaire par Pablo Picasso.
Le premier recueil de Guillaume Apollinaire rassemble quinze ans de sa production poétique.
Source vive de la poésie moderne, Alcools marque l’émergence d’un “Esprit nouveau” dont le siècle
se souviendra. (En français dans le texte , Paris, 1990, n° 341).
Exemplaire du service de presse offert par Guillaume Apollinaire au poète André Fontainas.
A André F ontainas
son admirateur et son ami
Guillaume Apollinaire
L'envoi autographe signé a été inscrit sur le premier feuillet blanc.
Six corrections typographiques à l'encre de la main d'Apollinaire dans le texte aux pages 71, 77,
86, 92, 110 et 189.
On a relié en tête le billet autographe de Guillaume Apollinaire daté du 12 juin 1913 qui
accompagnait le volume.
Mon cher maître et ami,
il est malheureusement vrai que les exemplaires du Service [de presse] ne comportent pas de portrait qui
par négligence a été tiré à trop petit nombre, mais je crois que Léautaud vous changerait cet exemplaire.
Je suis votre ami dévoué.
Guillaume Apollinaire
Poète symboliste et critique d'origine belge, André Fontainas (1865-1948) assurait au Mercure de
France la rubrique consacrée à l'art moderne. C'est à lui que l'on doit la première publication
de La Chanson du mal-aimé dans les pages de la revue dirigée par Alfred Vallette.
La lettre conservée dans l'exemplaire permet de tirer au clair une petite énigme bibliographique.
En effet, bien des exemplaires du service de presse d'Alcools – avec ou sans envoi – sont dépourvus
du frontispice. Loin d'avoir été mutilés, ces exemplaires n'ont donc tout simplement jamais
contenu le portrait par Picasso “tiré à trop petit nombre”.
Fontainas n'a certainement pas “changé” son exemplaire dédicacé auprès de Léautaud, comme
le lui suggérait Apollinaire : sans doute a-t-il obtenu le frontispice manquant qu'il a ensuite
inséré en tête.
Bel exemplaire.
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