Lot n° 127

GLEIZES, Albert & Jean METZINGER. Du “cubisme”. Paris, Eugène Figuière, sans date [27 décembre 1912]. In-4, broché, non coupé. Édition originale : elle a été achevée d'imprimer le 27 décembre 1912. 26 reproductions hors texte d'oeuvres...

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : 8 00 €
Description
de Cézanne, Gleizes, Metzinger, Léger, Gris, Picabia, Duchamp, Picasso,
Braque, Derain et Marie Laurencin, dont le portrait de l'éditeur Eugène Figuière par Gleizes.
Mention fictive d'édition sur la couverture et le titre, comme quasiment toujours.
Essai théorique fondateur sur le mouvement cubiste, le premier en date, par deux de ses acteurs.
L'association des peintres Albert Gleizes (1881-1953) et Jean Metzinger (1883-1956) avait pris
corps au cours du Salon d'automne de 1910, où les deux artistes frondeurs firent bande à part.
Peu après, la publication d'une Note sur la peinture due au seul Metzinger devait introduire l'idée
de ‘perspective mobile‘ et d'‘image totale’, et présenter au public les deux principaux artistes
représentant la nouvelle tendance : Braque et Picasso.
À la fin de l'année 1912, quelques semaines après l'exposition cubiste de la Section d'Or, paraît
enfin Du cubisme, ouvrage capital dans lequel les réflexions des deux auteurs sur la tradition
picturale réinterprétée à la lumière des théories scientifiques – géométrie non-euclidienne,
Poincaré, Einstein – fondent enfin la véritable doctrine cubiste : “Aux libertés partielles conquises
par Courbet, Manet, Cézanne et les impressionnistes, le cubisme substitue une liberté indéfinie.
Désormais, la connaissance objective tenue enfin pour chimérique, et prouvé que tout ce que
la foule entend pour forme naturelle est convention, le peintre ne saura d'autres lois que celles
du Goût.”
L'éditeur Eugène Figuière (1882-1944) joua un rôle de premier plan dans la diffusion de la
modernité au début du XXe siècle. “Auteur lui-même, il est avant tout l'éditeur des auteurs et des
revues qui se battent pour l'éclosion des forces d'après le symbolisme” (Raymond Josué Seckel).
Outre cet essai de Gleizes et Metzinger, on doit à Figuière Les Peintres cubistes d'Apollinaire et la revue
Poème et drame (cf. nos 125 et 130 de ce catalogue).
Plaisant exemplaire tel que paru.
Pliures au dos, piqûres sur les tranches.
Bibliothèque nationale, 1913, nº 163 : à propos du portrait d'Eugène Figuière par Albert Gleizes, notice de Raymond Josué Seckel. Ce
portrait est reproduit dans la revue Poème et drame (cf. nº 125).
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