Lot n° 122

BARRÈS, Maurice & Paul LAFOND. Le Greco. Paris, H. Floury, sans date [1911]. In-4 : cartonnage à la Bradel, couvertures conservées (reliure ancienne). Édition originale. Tirage limité à 775 exemplaires, celui-ci un des 750 sur papier vélin...

Estimation : 10000 / 15000
Adjudication : 8 500 €
Description
(n° 310).
Célèbre monographie dédiée par Barrès à Robert de Montesquiou, “au poète, à l'inventeur de tant
d'objets et de figures rares, à l'un des premiers apologistes du Greco, et qui lui-même trouvera
quelque jour son inventeur et son apologiste”.
Le texte de Maurice Barrès, Greco ou le Secret de Tolède, occupe les cent premières pages ;
l'étude de Paul Lafond, conservateur au musée de Pau, les 80 dernières. L'ouvrage est illustré de
91 reproductions en phototypie.
Précieux exemplaire offert par Robert de Montesquiou à Marcel Proust.
Le deuxième feuillet blanc porte, au recto, cet envoi couvrant toute la page de l'écriture calligraphiée
si particulière de Robert de Montesquiou :
a Marcel P roust
Souvenir du Dédicacé.
Robert de Montesquiou
1911.
Cet ouvrage, qui ressuscita l'intérêt pour l'art du Greco, était considéré par Proust – qui le mentionne
à plusieurs reprises dans sa correspondance – comme l'un des meilleurs livres de Maurice Barrès.
La redécouverte du maître maniériste espagnol au début des années 1900 joua un rôle considérable
dans la consolidation des affinités esthétiques entre Montesquiou – l'un des premiers défenseurs du
Greco en France avant Barrès – et l'auteur de la Recherche. Nourri de sa lecture de la monographie de
Barrès comme de l'article de Montesquiou paru peu avant, Proust inséra dans un passage fameux de
la Recherche une référence à la composition du plus célèbre tableau du peintre, L'Enterrement du comte
d'Orgaz.
L'exemplaire a été relié en cartonnage papier postérieurement.
Piqûres parfois fortes ; couvertures un peu usagées.
Antoine Bertrand, Les Curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, 1996, I, p. 355.- Marion Schmid in Textual Intersections,
Literature, History and the Arts in Nineteenth-Century Europe, p. 222 : “The most important influence on [Proust] was a monography
by one of his friends, Maurice Barrès: Greco ou le secret de Tolède (…) which gives a long description of the Burial of the Count of
Orgaz. (…) It is easy to see why Proust should have been so fascinated by the El Greco painting and why he gave it such a prominent
position in the war chapter.”
Partager