Lot n° 111

SCHWOB, Marcel. Le Roi au masque d'or. Paris, Ollendorff, 1893. In-12 de XX, 322 pp. : cartonnage à la Bradel recouvert de papier doré gaufré, pièce de titre de maroquin rouge, non rogné, tête rouge (reliure de l'époque). Édition...

Estimation : 10000 / 15000
Adjudication : 9 500 €
Description
originale.
Un des 10 exemplaires sur Hollande, seul grand papier (n° 3).
Ce recueil de 21 contes est un des plus beaux livres de Marcel Schwob. Chacun avait préalablement
paru dans L'Écho de Paris, en 1891 et 1892.
“Il y a dans ce livre des masques et des figures couvertes ; un roi masqué d’or , un sauvage au mufle de fourrure, des
routiers italiens à la face pestiférée et des routiers français avec des faux visages, des galériens heaumés de rouge,
des jeunes filles subitement vieillies dans un miroir , et une singulière foule de lépreux, d’embaumeuses, d’eunuques,
d’assassins, de démoniaques et de pirates, entre lesquels je prie le lecteur de penser que je n ’ai aucune préférence, étant
certain qu’ils ne sont point si divers ” (Préface).
Long et bel envoi de Marcel Schwob :
à Octave Mirbeau, son ami et son admirateur , en souvenir du Calvaire de Sébastien Roch
et des Dialogues tristes, en mémoire d'une journée à P ont de l'Arche où j'appris à l'aimer.
Marcel Schwob
Pont de l'Arche (Eure), où résidait Octave Mirbeau, servit de modèle au bourg normand de Mesnil-
Roy, lieu de l'action du Journal d'une femme de chambre. Ce roman fut publié par Marcel Schwob en
feuilleton, en 1891, dans le supplément littéraire de L'Écho de Paris, dont il était alors le très jeune
directeur.
Collaborateur du journal, Mirbeau siégeait avec Schwob dans le jury du concours organisé chaque
mois par la rédaction. Schwob, toujours amical et dévoué, favorisa auprès de son aîné les ouvrages
de ses amis écrivains : Paul Claudel – il fit découvrir Tête d'or à l'auteur de Sébastien Roch – ou encore
Léautaud, dont il signala Le Petit Ami pour le Goncourt de 1903.
Ce précieux exemplaire, agrémenté d'une si exquise dédicace, témoigne de l'intérêt et de la
solidarité que pouvaient se porter mutuellement des auteurs de tendances si différentes, voire
opposées. Schwob a également dédié à Mirbeau “La Charrette”, le conte le plus réaliste du
Roi au masque d'or.
Ravissant cartonnage décoré de l'époque.
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