Lot n° 51

RESTIF DE LA BRETONNE, Nicolas-Edme. Monsieur-Nicolas ou le Coeur humain dévoilé. Publié par lui-même. Imprimé à la maison, et se trouve à Paris, 1794-1797. 16 parties en 8 volumes in-8 : cartonnage à la Bradel, pièces de titre de maroquin...

Estimation : 20000 / 30000
Adjudication : 19 000 €
Description
vert, non rognés
(reliure de la seconde moitié du XIX e siècle).
Édition originale.
Les huit premiers volumes ont été tirés à 450 exemplaires ; les huit derniers à 250 seulement.
Les exemplaires complets sont peu communs.
“Le plus complet déboutonnage du moi intime en littérature”,
selon le mot d’Edmond de Goncourt inscrit en tête de cet exemplaire.
Entraîné par la lecture des Confessions de Rousseau, Restif se donne à lire et à voir jusque dans
l’inavouable. “Me voilà devenu un livre à mon tour”, dit-il dans sa dédicace À moi. Et pas n’importe
lequel : “Un des ouvrages les plus extraordinaires qui existent dans la littérature du monde” (Rives
Childs). C’est, avec les Mémoires de Casanova, un des livres phares de la période ; il restitue la société
du XVIIIe siècle, des dernières décennies de l’Ancien Régime et de la Révolution.
“Monsieur Nicolas fut ‘imprimé à la maison’, sur la presse que Rétif avait installée chez lui, rue de
la Bûcherie, en 1790. Impression lente, sporadique, mais tenace, en dépit de grandes difficultés
matérielles. Elle fut achevée en septembre 1797. Dans un souci de plus grande expressivité,
Rétif a usé de divers caractères : ‘La grosseur du caractère typographique, écrit-il, marque toujours
l’importance donnée à l’héroïne de l’aventure ; comme dans Mon Calendrier, l’italique est toujours
indicatif de l’immoralité d’état’. Typographie et orthographe (dont il souhaitait une réforme totale)
sont la véritable signature de ce livre. Rétif avait prévu cent trente estampes pour accompagner son
texte : il en a donné le sujet, mais, faute d’argent, rien ne fut jamais dessiné” (Pierre Testud).
Exemplaire d’Edmond de Goncourt, avec son ex-libris et une note autographe signée
à l’encre rouge.
Provenance des plus piquantes que celle du célèbre “bibelotier”, éminent connoisseur de l’art et
de la littérature du XVIIIe siècle. Sa note autographe en tête témoigne de son enthousiasme pour
l’autobiographie de Restif de La Bretonne : “Le plus complet déboutonnage du moi intime en littérature.
Curieuse dissertation du jouisseur du 18ème siècle. ”
Belle collection en cartonnage de la seconde moitié du XIXe siècle, non rognée.
Quelques mors très légèrement frottés. Rousseurs. (Catalogue Goncourt, 1897, nº 599).
Rives Childs, Restif de La Bretonne, Paris, 1949, n° XLIV.- Pierre Testud, notice sur Monsieur Nicolas, in En français dans le texte, Paris,
1990, n° 198.
Partager