Lot n° 31

LA FONTAINE, Jean de. Fables choisies, mises en vers. Paris, Claude Barbin, 1668. In-4 de (28) ff., 284 pp., (1) f. pour l’Épilogue et l’Extrait du Privilège, 1 f. blanc ; maroquin rouge, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert,...

Estimation : 60000 / 80000
Adjudication : 170 000 €
Description
triple filet doré encadrant les plats, petits fleurons dans
les angles et pastille dorée au centre, coupes filetées or, bordures intérieures décorées, tranches
dorées (reliure italienne du XVIIIe siècle).
Édition originale du premier recueil des Fables.
Élégant volume au format in-quarto. Il se distingue de l’édition courante publiée peu après
en deux volumes in-12. Le recueil, dédié au Grand Dauphin alors âgé de sept ans, porte sur le titre
les armes gravées du dédicataire. Il contient une Épître dédicatoire, une Préface, La Vie d’Esope le Phrygien,
124 fables et un Épilogue.
“Le premier recueil de Fables reçut un accueil triomphal du public. Il fut tout de suite et
abondamment imité, mais en vain et, de rééditions en rééditions, en France et en Hollande,
de traductions en traductions dans plusieurs langues européennes, il est devenu, augmenté par
d’autres recueils successifs, l’un des plus grands succès de librairie du XVIIe siècle et des siècles
suivants, sans aucune interruption de faveur” (Marc Fumaroli).
Un second recueil ajoute, en 1678 et 1679, cinq nouveaux livres aux précédents.
Un ultime contingent, formant le livre XII, ne sortira des presses qu’en 1693.
Premier tirage des 118 gravures en taille-douce de François Chauveau.
Artiste fécond dans l’art de la vignette, François Chauveau fut reçu à l’Académie en 1663.
Il a su quitter les canons du style académique pour mieux restituer l’ample comédie à cent actes divers .
Ces compositions inaugurales, remarquables par leur fraîcheur et leur naïveté, ont inspiré
une longue lignée d’artistes.
Élégant exemplaire, à grandes marges et d’un très beau tirage : il est revêtu
d’une reliure italienne du XVIIIe siècle en maroquin rouge, finement décorée. Dans cet exemplaire, le feuillet O2 de la Vie d’Esope est cartonné (cf. Tchemerzine et Rochambeau).
La vignette de la neuvième fable du livre V a bien été imprimée, ce qui n’est pas le cas de l’exemplaire
de la bibliothèque de l’Arsenal, dans lequel la place réservée à cette figure est blanche.
Cote ancienne à l’encre rouge sur deux gardes : “N° X pl. 7”.
Mors et coiffes anciennement restaurés. Mouillure claire en pied.
En français dans le texte, Paris, 1990, nº 105 : “Les Fables de 1668 marquent une date capitale dans l’histoire du genre. Certes, dès
l’Antiquité, l’apologue était passé de la prose grecque dans laquelle s’était transmis le fonds ésopique primitif, aux vers latins plus
artistiquement élaborés d’un Phèdre. Mais il appartient à La Fontaine de l’avoir annexé véritablement à la poésie, dont il utilise, avec une
incomparable souplesse, les ressources les plus variées comme les plus subtiles. Ce chef-d’oeuvre lui vaut de marcher de pair avec les
représentations majeures du classicisme français.”- Tchemerzine-Scheler, III, 865-866.- Reed, Claude Barbin, libraire de Paris, p. 91, n° 101.-
Fumaroli, Le Poète et le Roi, pp. 384-385.
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