Description
nom, 1546.
In-16 de 304 pp. mal chiffrées 294 sans manque, (2) ff. pour la table : parchemin, lanières
apparentes sur les mors (reliure de l’époque).
Un des deux exemplaires connus de cette deuxième édition du Tiers livre,
contemporaine de l’originale.
Quatre éditions successives du Tiers livre ont vu le jour en 1546. L’édition originale a paru chez
Christian Wechel à Paris. Elle a été suivie de celle-ci – qui présente des variantes textuelles –, puis
d’une émission toulousaine de cette dernière, et d’une édition lyonnaise sans nom d’éditeur : ces deux
dernières sont attestées par le catalogue de la vente Bordes en 1897.
Le livre est condamné dès 1547 par la faculté de théologie de Paris, ce qui n’empêche pas deux
nouvelles éditions de paraître à Lyon cette même année.
François Rabelais a attendu plus de dix ans pour donner une suite à ses deux premiers romans
Pantagruel et Gargantua (parus en 1532 et 1535). La page de titre du Tiers livre porte, pour la première
fois, le nom de l’auteur “docteur en Medecine & Calloier des Isles Hieres”, c’est-à-dire moine.
“On pourrait croire le Tiers Livre pédant si l’érudition qui l’encombre ne faisait mesurer les limites
de la science. Anxieux et agile, Panurge le traverse pour n’en retenir qu’une bouteille vide. Livre
du ressassement et de l’approfondissement, ce troisième roman de Rabelais est comme une pause
philosophique. Décidé à se marier mais résolu à n’être pas cocu, Panurge prétend savoir d’abord
des devins et des doctes le sort futur de son entreprise. Joyeuse méditation sur la volonté, sur son
risque nécessaire, sur le risque nécessaire de l’interprétation, le Tiers livre, à la recherche du mot de la
bouteille, inscrit le savoir, et la sagesse, entre deux folies” (Jean Céard).
Ainsi, le sage Pantagruel explique-t-il à Panurge (chapitre 16) : “Que nuist scavoir tousjours, et tousjours
aprendre, feust-ce d’un sot, d’un pot, d’une guedoufle, d’une moufle, d’une pantoufle ?”
Toutes les éditions du Tiers livre imprimées en 1546 sont d’une extrême rareté et celle-ci ne fait
pas exception. Les plus récents bibliographes de Rabelais, Rawls et Screech, qui la décrivent
très soigneusement, ont pu retrouver la trace de deux exemplaires seulement : un conservé à la
Bibliothèque de Troyes et celui-ci, vendu à Paris le 11 avril 1975 et portant l’ex-libris de la célèbre
collection littéraire d’Edmée Maus.
Exemplaire ravissant, très pur et avec de bonnes marges.
Provenance : signature ancienne “di Piero Cardini” au recto et au verso du feuillet de titre.- Edmée Maus,
avec ex-libris.- Pierre Jammes.
L’exemplaire est conservé dans un boîte moderne de maroquin citron, doublée de maroquin tabac.
Tchemerzine-Scheler, V, p. 286a : “Édition décrite pour la première fois dans le cat. Rothschild, n° 1512, d’après le seul ex. connu. Le verso
du titre est occupé par le dizain à l’esprit de la Royne de Navarre [Marguerite de Navarre, soeur de François Ier] ; les pp. 3-4 contiennent
le privilège du 19 septembre 1545 et le prologue commence p. 5.”- Rawles & Screech, A New Rabelais Bibliography, nº 30.- Plan,
Bibliographie rabelaisienne, n° 68.- Eugénie Droz, “A propos du Tiers Livre de 1546”, in Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, XVII,
1955, p. 296 : cet exemplaire.- Sylvia Lennie England, “The Sixteenth Century”, in The Year’s Modern Language Studies, Cambridge,
XVII, 1956, p. 68.