Description
plusieurs autres oeuvres faictes par ledict Marot depuis laage
de sa dicte Adolescence. Le tout reveu, corrige, & mis en bon ordre. Plus amples que les premiers
imprimez de ceste/ny autre impression. On les vend a Paris (…) a l’enseigne du Faulcheur [Geoffroy Tory
pour Pierre Roffet, dit Le Faulcheur, 12 février 1532, (i.e. 1533)].
Relié à la suite, du même auteur :
La Suite de l’Adolescence clementine, dont le contenu s’ensuyt, les Elegies de l’autheur
les Epistres differentes les Chantz divers le Cymetiere et le Menu. On les vend a P aris (…) a l’enseigne
du Faulcheur [Louis Blaubloom pour la veuve de Pierre Roffet, fin 1533].
2 ouvrages en un volume in-8 de 118 ff. mal ch. 117, (1) f. (sans le dernier f. blanc) ; (3) ff.,
1 f. blanc, 125-(1) pp. et (1) f. portant la marque de Pierre Roffet : maroquin rouge, dos à nerfs orné
de caissons de filets dorés, double filet doré encadrant les plats, doublures de maroquin rouge encadrées
d’une petite dentelle dorée, tranches dorées sur marbrures (reliure de la seconde moitié du XIX e siècle).
Recueil très précieux de deux éditions rarissimes de Clément Marot,
dont l’introuvable édition originale de La Suite de l’Adolescence clémentine.
Troisième édition de L’Adolescence clémentine, imprimée pour Pierre Roffet par le typographe
humaniste Geoffroy Tory : un des deux exemplaires connus.
Cette édition reproduit celles du 12 août et du 23 novembre 1532, elles aussi imprimées par
Geoffroy Tory et toutes deux d’une insigne rareté. De l’édition originale, on ne connaît que les
deux exemplaires complets conservés à la Bibliothèque nationale de France, ainsi qu’un exemplaire
incomplet ; la deuxième édition n’est connue que par l’exemplaire de la Bibliothèque nationale
de France.
Cette collection de juvenilia connut le succès et fit aussitôt école : Jean Bouchet, François Habert,
Jean Longis et Jean Barbedorge reprendront à leur tour, à partir de 1537, les figures marotiques de
l’adolescence et de la jeunesse du poète, ainsi que le “style bas” forgé par Clément Marot.
Dans la notice qu’elle consacre à l’ouvrage dans le catalogue de l’exposition En français dans le texte ,
Marie-Madeleine Fontaine relève qu’il a été réimprimé plus de deux cents fois au cours du siècle.
“Ce succès, dit-elle, s’explique par l’aisance de la poésie de Marot, sa facilité à être mise en musique,
son sens de la langue française et de son évolution.” Elle ajoute que les premières éditions marquent
un tournant : en effet, “c’est la première fois qu’un poète français se préoccupe de l’impression
de ses oeuvres, qui circulaient jusque-là anarchiquement, ou dans des recueils collectifs”.
Ouvrage majeur de la poésie française du XVIe siècle, L’Adolescence clémentine est aussi une des plus belles
réussites de Geoffroy Tory (1480-1533).
“Durant la dernière année de sa carrière, Geoffroy Tory va plus loin encore dans la défense du
français en mettant l’excellence de sa composition typographique au service d’une oeuvre littéraire
contemporaine de premier plan : celle du poète officiel de François Ier, Clément Marot, qui lui confie
les premières éditions autorisées de ses poèmes. Des publications à succès qui sont aussi le lieu d’une
recherche graphique appliquée au texte lui-même. Tory y met en effet au point les signes auxiliaires
(accents, apostrophe et cédille) qui seront bientôt la norme pour une lecture et une diction facilitées
du français” (Exposition Geoffroy Tory, catalogue du Musée d’Écouen et BnF, 2011).
Édition originale de La Suite de l’Adolescence Clémentine.
La Suite de l’Adolescence clémentine vient parfaire le projet de L’Adolescence en démontrant “la maîtrise
nouvellement acquise par le poète, dont l’engagement au service du roi lui-même n’est que la
conséquence. (...) Marot traduit et imite à nouveau la littérature antique (...) mais sans s’y cantonner.
Il rivalise désormais avec les poètes néo-latins qui parrainaient son oeuvre dès 1532. (...) Encore une
nouveauté, Pétrarque figure désormais parmi les auteurs translatés par notre poète, avec le superbe
Chant des visions” (Guillaume Berthon).
A ce jour, seuls six exemplaires sont répertoriés dans les bibliothèques publiques. La Bibliothèque
nationale de France en possède un exemplaire relié individuellement et un autre relié, comme ici,
à la suite de la troisième édition de L’Adolescence clémentine.
Brunet l’attribuait à tort à Geoffroy Tory, mort avant le 14 octobre 1533, et Tchemerzine la datait
“vers 1533-1534”. L’attribution au typographe Louis Blaubloom et la datation de la fin de l’année 1533
sont proposées, entre autres, par Guillaume Berthon, dont une bibliographie est en préparation.
Bel exemplaire revêtu d’un pastiche de reliure ancienne en maroquin doublé,
parfaitement réalisé à la fin du XIXe siècle.
Provenance : Guyot de Villeneuve.- Robert Hoe, avec ex-libris (cat. 1911, IV, n° 2098).- John Whipple
Frothingham, avec ex-libris (2008, n° 41, avec attribution de la reliure à Cuzin).
L’exemplaire a été lavé.
En français dans le texte, Paris, 1990, nº 43 : pour l’édition originale de L’Adolescence clémentine : “Exprimées avec tant d’élégance,
sa mélancolie et sa fantaisie restent des modèles pour les précieux du XVIIe siècle et les mondains du XVIIIe.”- Tchemerzine-Scheler, IV,
462 et 464.- Mayer, 12 et 15.- Renouard, IV, 765-767.- Guillaume Berthon, L’Intention du poète. Clément Marot “autheur”,
Paris, 2014, pp. 425-465.