Lot n° 237

Émile ZOLA (1840-1902). L.A.S., Médan 30 juin 1883, à son ami Numa Coste, suivie d’une L.A.S. (signée « L’indécent Panafieu ») par Paul Alexis ; 2 pages in-8 chaque. Belle lettre collective avec Paul Alexis. « Le bouquin [La...

Estimation : 1200 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
Joie de vivre] marche bien. Il est à peu près au premier tiers, et je vais aller le continuer au fond de la Bretagne, où je passerai deux mois. – Le printemps a été très beau ici, j’achève mes foins. – Busnach donnera en effet Pot-Bouille à l’Ambigu, l’hiver prochain. Quant à Renée, elle continue à dormir dans un tiroir. Je vais sans doute écrire une autre pièce, après mon roman, pour que Renée ne s’ennuie pas trop toute seule. – Cézanne est à l’Estaque. – Très beau, le siège fait autour de la fortune du père : vous devriez prendre des notes, faire causer, apporter des documents. – Et voilà, pêle-mêle mes réponses à vos questions. Il me reste à vous souhaiter de travailler plus que vous ne paraissez le faire. Voulez-vous parier que, malgré l’horreur que vous montrez pour la province, vous allez encore vous y oublier des saisons entières »... Il reviendra de Bretagne vers le 15 septembre : « Le trou où nous allons s’appelle Bénodet ; c’est à quatre lieues de Quimper, et à dix de la pointe du Raz, au bout du monde »… Paul Alexis intitule sa lettre Second Médan ; il se joint à Zola pour serrer la pince à Coste : « Je continue à fonctionner le samedi (daté dimanche) dans le Réveil, – une curiosité [...] et, de loin en loin, au Gil Blas où l’on est moins chichement payé, mais où la concurrence est forte, et où il faut faire moral (sic) et distingué – du Cabanel littéraire, quoi ! ». Il déplore sa « difficulté de travail », qui le fait paraître paresseux ; il est à la page 95 de Madame Cauriot [Madame Meuriot, mœurs parisiennes, 1890]. Il publiera cet hiver chez Charpentier « un nouveau volume de nouvelles cet hiver (où figureront celles du Collage et d’autres) », et il le prie : « si tu vois le paternel – et vois-le ! – fais-le un peu baver sur moi et ma littérature, sans avoir l’air d’y toucher, et traduis-mois sa bave ». Il espère aller à Aix en août ou septembre : « c’est dire que nous rebouillabaisserons et réalisrerons à Marseille. Oh ! la promenade de la Corniche ! »… Et il signe (allusion à sa nouvelle César Panafieu) : « L’indécent Panafieu ».
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