Lot n° 192

Jehan RICTUS (1867-1933). L.A.S., Paris 26 octobre 1932, à un ami ; 4 pages in-8. On lui dit que Marie Dubas obtient un triomphe dans son poème La Charlotte prie Notre-Dame durant la Nuit du Réveillon ; il n’ose pas aller l’entendre : ou...

Estimation : 150 / 200
Adjudication : 150 €
Description
bien il sera furieux et fera interdire cette « probable déformation de mon œuvre, non sans, au préalable, aller engueuler l’interprète dans sa loge » ; ou bien il sera à peu près content et se taira : « Il est certain que tout tripatouillé que soit mon Poème, Marie Dubas me fait une réclame énorme et donne l’exemple à d’autres interprètes de risquer mes œuvres au Music-Hall ». Et puis elle lui gagne des droits d’auteur : « Donc je vais momentanément laisser faire. Et il me faudra beaucoup de courage pour ne pas aller au Casino l’engueuler ou la remercier »... Il pense que Marie Dubas est convaincue d’avoir créé ce poème, et qu’elle lui rend un immense service : « Tout comme mon éditeur qui avait fini par s’imaginer qu’il avait écrit Les Soliloques du pauvre et que sans lui ils n’eussent jamais vu le jour ». D’ailleurs Marie Dubas, devant ses observations de patron offensé, lui a rétorqué : « “Mais je suis le metteur en scène !”. Elle a donc : mis en scène mon œuvre et c’est moi l’idiot et je n’ai qu’à la boucler, puisqu’elle obtient chaque soir, parait-il, un triomphe !!! Zut ! et merde ! – Attendons »... À la suite de ce succès, l’actrice Renée Corciade lui a demandé rendez-vous : « Je vis si éloigné de ces milieux aussi artificiels que frelatés que j’ignore à peu près tout de cette dame », à laquelle il a pourtant répondu : « ce doit être une “dingo” »... Il demande à son ami ce qu’il pense de la publication de ses lettres à Léon Bloy... Il parle de ses difficiles conditions de travail : il faudrait un atelier, mais ils sont maintenant inabordables... ((Corté))
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