Lot n° 186

Suzanne CURCHOD, Madame NECKER (1739-1794) femme de lettres suisse, épouse de Necker et mère de Mme de Staël. L.A., [janvier 1775], à Élie-Salomon-François Reverdil ; 3 pages in-4, adresse. Intéressante lettre littéraire parlant du...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 450 €
Description
jésuite Caveirac, pourfendeur de l’Édit de Nantes, des candidatures à l’Académie française du chevalier de Chastellux et de Malesherbes, et de l’avocat et économiste Théodore Rilliet de Saussure. Elle assure Reverdil de son amitié… « Les crimes de l’Abbé de Caveirac ne m’étoient point inconnus ; j’aime à vous entendre parler avec cette ferveur que le grand monde diminuë quelquefois ; quand à moi je me sens toûjours prête à souffrir le martire pour une Religion qui ne l’inffligera jamais, et qui seule a concilié les droits de la divinité avec ceux de l’humanité ; nous espérons bien un peu plus de tolérance à present. Il semble que les grandes idées et les grands principes sont comme les grandes masses qui avancent lentement, mais qui détruisent à la fin tout ce qui occuppoit leur place. Ce siècle n’est certainement pas plus doux que le précédent. Nous avons vu renouveller il y a quelques jours les horreurs du parricide ; et je crains que le systême du chevalier de Chatelu ne soit un peu ebranlé, à propos du chevalier tous ses amis lui destinoient la place vacante à l’academie françoise son discours de reception étoit commencé lorsque la réputation de Mr de Malsherbe prenant un nouvel eclat par la fermeté et la noblesse de ses harangues, le chevalier s’est jetté à ses pieds en quelque manière pour l’engager à prendre cette place qui lui étoit destinée. Mr de Malsherbe a cedé et le chevalier s’est fait beaucoup d’honneur par cette conduite »... Rilliet de Saussure est chez les Necker : ils lui trouvent « de l’esprit et des connoissances. Ses manières extravagantes ajoutent encor à limpression qu’il nous fait, elles se ressemblent assez à ces accents étrangers qui font valoir les moindres pensées. On est étonné qu’un fou ait de l’esprit comme les parisiens sont surpris qu’un autre qu’un françois sache combiner des idées »...
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