Lot n° 162

Charles LECONTE DE LISLE (1818-1894). L.A.S., Paris 22 août 1863, [à Georges Lafenestre] ; 4 pages in-8 remplies d’une écriture serrée. Longue et belle lettre. Il est content de le voir de retour en France, craignant qu’il l’ait oublié...

Estimation : 250 / 300
Adjudication : 300 €
Description
« dans les délices de Capoue [...] et vous soupçonnant déjà d’en être arrivé à ce détachement absolu des choses de ce monde, à cet équilibre des choses qu’on ne rencontre, s’il faut en croire Ménard, que dans la région superlunaire ». Il transmet les amitiés de Léon Dierx, Bénézit, Jobbé-Duval « aux poumons d’airain, dont les arguments sonores se précipitent dans la mêlée comme un tourbillon de hannetons effarouchés ; et celles du stoïcien Ménardos [Louis Ménard], semblables aux dieux, sobre comme un dromadaire, le dernier des polythéistes et le plus hellénisant des hommes mortels »... Après d’amusantes et spirituelles digressions sur la rêverie, le spleen de la jeunesse, etc., ses pensées ne peuvent s’empêcher de se tourner vers la poésie, « notre pauvre métier », virus dont il ne peut se départir : « Comme vous êtes atteint de la même maladie, je compte que vous me pardonnerez mon idée fixe. C’est à elle que je dois de vous avoir connu », et il lui en est reconnaissant... « Nous aimons la poésie pour elle-même, pour les joies profonde qu’elle nous donne, et non pour complaire au sentiment public. C’est aussi pour cela que notre strict devoir est de prendre très au sérieux notre tâche d’artiste et d’y consacrer le meilleur de notre temps. Le succès et l’insuccès sont d’un intérêt absolument inférieur ». Il l’encourage donc à poursuivre ses projets, l’assure de son amitié, et le prie de saluer de sa part Don José Maria de Heredia, qui doit être arrivé à Douarnenez...
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