Description
poèmes du recueil La Grande Gaîté. [Des 51 poèmes de ce recueil, trois autres seulement ont été recensés par Olivier Barbarant, à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet et au Harry Ransom Humanities Research Center à Austin (Texas).] Les poèmes de La Grande Gaîté ont été écrits entre le printemps 1926 et l’automne 1928, pendant la liaison tumultueuse d’Aragon avec la belle Nancy Cunard. La Grande Gaîté parut en avril 1929, chez Gallimard. Nous renvoyons à la belle étude d’Olivier Barbarant dans l’édition des Œuvres poétiques complètes de la Bibliothèque de la Pléiade (t. I, p. 1333-1341), dont nous citerons quelques extraits : « L’antipoésie brutale et presque suicidaire qui se manifeste dans tout le recueil relève à la fois du symptôme, comme expression d’une crise, et de la concertation, comme violence délibérée faite à la langue poétique, à ses ressources, aux procédures déjà usées de l’automatisme, de l’image » ; il en souligne certains aspects, « régression sadico-anale, scatologie, violence révoltée, sécheresse des textes courts, persécution des acteurs de la communication littéraire », et y lit « une esthétique de la rupture », en même temps que la chronique de la passion pour Nancy Cunard. * Ma main dans la glace (sur 1 page in-8). C’est le poème liminaire du recueil ; il présente une rature et quelques variantes (15 vers) : « La main qui dessine La main qui étreint »... * Tel quel et Exagération (1 page in-12, à l’encre bleue, écrits à angle droit l’un de l’autre). Le premier poème deviendra Tel que dans l’édition (9 vers) : « Quand je vois des femmes comme ça C’est pourtant vrai ça m’attriste »… Le second (6 vers) évoque des jeux érotiques : « Oh ma zizi Oh ma zizi »… * Partie fine (1 page in-4 à l’encre noire au dos d’un feuillet à en-tête de la Brasserie Lutetia) ; en tête, une ligne raturée : « Il y a des femmes qui ressemblent » (25 vers) : « Dans le coin où bouffent les évêques Les notaires les maréchaux »… Au dos, sous l’en-tête, deux autres poèmes. – Maladroit (encre noire, en 3 strophes de 4, 5 et 4 vers) : « Premièrement je t’aime Deuxièmement je t’aime »… – Au-dessous, au crayon, Tercets remplit le reste de la page, en travers, le dernier des 9 tercets étant écrit au-dessus du titre, dans le seul espace encore disponible. Le premier vers présente une surcharge et une variante, et on relève une modification au vers 19. « Le trousseau de clefs dans ses folles chimères Se fredonnait Une chanson du bon vieux temps »… * Angelus (6 pages in-8 à l’encre noire, paginées par Aragon, sur 2 feuillets pliés de papier quadrillé). Le manuscrit comporte plusieurs petites surcharges et ratures, dont un début biffé. « Vous qui riez Sans doute que vous trouvez ça drôle Ce n’est pourtant pas joyeux »… On relève aussi, à la 3e strophe, un vers qui a été oublié dans l’édition, après « Un cheveu tombé sur la moquette » : « Fait avec un crin de balai le signe obscène de la croix »... Au verso du dernier feuillet (1 page in-4), figurent 4 petits poèmes, de 3 à 5 vers, le premier à l’encre noire, les autres au crayon, séparés par un trait de crayon ; ils seront dispersés dans le recueil : Le jamais dit, Frisson ; Mythologie ; Au café ; Poids. * Voyageur (sur 1 page in-8), 20 vers en 4 strophes, avec surcharge au 5e vers : « Dans la frégate Je-te-suce Il s’enrôla tout jeune encore »… Au verso, la page est remplie par trois courts poèmes, séparés par des arabesques. Symbole (5 vers) : « La chronologie bras dessus bras dessous »… ; Voyage (8 vers) : « Avec son bateau / L’explorateur intrépide »… ; et Voyages (quatrain) : « Comme il allait de con en con »… * Triomphe de la moustache (1 page et demie petit in-4, papier quadrillé). Le manuscrit présente quelques surcharges (40 vers). « Dans une cravate paon triste L’épingle a l’air de s’emmerder Améthyste pic pic pic les petites perles Le tout surmonté d’un Monsieur »… * Sans famille (2 pages in-4, papier quadrillé). Le manuscrit présente plusieurs ratures et surcharges, ainsi que des majuscules qui ne figurent pas dans l’édition (52 vers) : « On a changé ce matin le papier à roses de ma chambre d’hôtel Pour un papier à grenouilles Sans Que personne soit entré sinon Un souvenir habillé d’une robe très fraîche toute blanche »… *Transfiguration de Paris (3 pages in-4 sur 2 feuillets de papier quadrillé). Le manuscrit présente quelques variantes avec le texte publié, et quelques mots surchargés (98 vers) : « Cela débuta d’une façon très naturelle Dans un bordel de la rue de l’Échaudé Saint-Germain Un fantaisiste était venu brûler ses lettres d’amour »… On relève en haut de la dernière page un titre biffé : Le Champ incendié, et en bas, un dernier vers biffé : « La ville de toutes les possibilités ». Au verso du second feuillet figure une liste autographe rayée, signée et datée : « Aragon 26 Janvier » : chemises, chemise de soir, chaussettes, cols, mouchoirs, caleçons, pyjama...