Lot n° 58

Joséphine BAKER. 3 L.A.S. et 1 L.S. (« Joséphine » ou « Joe »), [1950], à Christina Abatino-Scoto ; 12 pages in-4, 2 lettres à en-tête de l’Hôtel Métropole, Bruxelles, et une dactylographiée. Longues lettres dans lesquelles elle...

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : Invendu
Description
se plaint du comportement de son mari Jo Bouillon, et de son homosexualité. Bruxelles 24 février. Elle est « triste triste » ; elle va noyer son chagrin chez des amis qui ont une ferme près de Charleroi. Elle espère que la Scandinavie se fera quand même et a décidé de prolonger sa tournée à Anvers de deux jours : « Ni Jo ni Guérin a fait quelques choses, ils sont mes ennemie payé ». Jo devait venir la retrouver à Bruxelles, mais il est parti à l’aventure en Suisse avec son agent Guérin : « la vérité c’est qu’il est partie en Suisse avec Jo non pour faire des affaires pour moi comme il le dit, mais pour Jo et pour faire leurs salopris la bas car Jo connait beaucoup des pederace la bas ». Elle reproche à Jo d’avoir empoché une avance de 80.000 sur la tournée belge : « toute ceci me fatigue plus que mon travail, nous avons refuser du monde pendant les dernière 10 jours, les gens crier dans la salle de bonheure c’été un success fou tu sais, reelement fou ». Elle signe « Ta sœur Joséphine »... Bruxelles. Le triomphe se prolonge, mais malgré cela elle a toujours de gros ennuis d’argent, et le cœur bien gros : elle en veut à Jo Bouillon qui, alors qu’elle était aux Mirandes et qu’il venait la chercher à Bordeaux, a fait le trajet avec un « ami » : sa secrétaire a retrouvé la facture d’une luxueuse chambre d’hôtel, avec 2 repas, etc., que Jo a partagé avec cet ami dont il ne lui avait jamais parlé, et qu’il laisse à Joséphine le soin de payer : « voilà les histoires qui continues avec les hommes. Mais qu’il fait ce qu’il veux mais ce que je n’aime pas c’est que c’est moi qui paye ces rendez-vous galant [...] je t’assure c’est pas drole mais patience, toute dans la vie s’arrangera certainement »... 25 février. Elle est désolée des nouvelles de « papa » (M. Abatino père) : « malgré qu’il m’aime pas et que ma belle-mère m’aime pas non plus […] moi qui ne rêve que de rester tout pret de lui comme une fille véritable » ; Christina sait « combien je été fidele et sincere à eux » ; elle ne pensait qu’à travailler « pour qu’il puisse avoir du bonheur. Et malgre cela, je suis pour eux une ennimie (il mordre la main qui leur donne à manger) »... Elle se plaint de ses soucis d’argent, et de Jo, qui devrait « être gentille, fidèle et ne plus me rendre ridicule avec ses hommes »... Elle espère que le contrat avec la Scandinavie va pouvoir s’arranger… [Rome] 5 mai 1950. Longue lettre dactylographiée dans laquelle elle envisage la possibilité d’un divorce. Elle a fait comprendre à Christina la gravité de la situation, et veut mettre tout à plat pour envisager sérieusement cette solution du divorce, à long terme. Elle fait le point sur les impôts, les frais généraux (en particulier pour Les Milandes), ses comptes suite à la tournée, qu’il ne faut pas communiquer à Jo, etc. Elle souligne l’attitude sarcastique de son mari, qui joue les époux délaissés et incompris, tout en se moquant d’elle, et en l’acculant à cette situation terrible. Elle veut mettre à plat l’état de ses finances, avec l’aide de sa chère Christina, à qui elle demande de mettre ses bijoux au coffre. Elle veut que tout soit examiné par ses conseillers fiscaux et ses avocats...
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