Lot n° 34

Giuseppe dit Pepito ABATINO (1898-1936) compagnon et impresario de Joséphine Baker. 3 L.A.S. (une incomplète du début), Rome septembre-octobre 1926, à Joséphine Baker ; 10 pages petit in-4, dont 3 ff. à en-tête du Ministero delle Finanze,...

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 350 €
Description
Direzione generale delle pensioni di guerra. Belles lettres d’amour. 24 septembre, à « Joséphine, my love ». C’est avec grand plaisir qu’il a reçu sa lettre, heureux de voir qu’elle n’oubliait pas son « petit amour Pepito ». Il pense beaucoup à elle, et, en regardant leur photo, à tous les « moments gentils que nous avons passé ensemble. Vous dites que vous m’aimez un peu [...] c’est vrai ? » Quant à lui il en est sûr : c’est de l’amour qu’il éprouve, mais il ne sait pas s’il finira par l’aimer sérieusement. Car que peut-il faire pour elle ? En ce moment il cherche du travail, et de préférence à Paris : « comme ça je pourrais retourner dans la ville lumière que j’adore parce que tiens comme une prisonnière my sweetheart Joe. Mais aura-t-elle toujours pour Pepito la même sympathie ? » Paris est grand et on y oublie facilement. Il espère qu’elle a reçu le petit mot et le cadeau qu’il lui a fait déposer : « c’est pas grand-chose, mais je ne suis pas richman »... Il lui demande de lui écrire souvent, de lui dire s’il a été remplacé, ou « o mon amour s’il y a toujours pour moi une petite place dans votre cœur »... [Début octobre] (le début manque). Il est certain de l’aimer à l’infini, mais il se demande si les sentiments de sa petite Joe à son égard seront toujours les mêmes, s’ils dureront : « mon caractère est un peu drôle, quand j’aime je suis un peu jaloux, c’est pas ma faute mais c’est un joli cadeau naturel que mon pays avec ses fleurs d’oranger m’a donné ». Il parle de la Sicile, pays où les sentiments sont sacrés lorsqu’on est amoureux, et termine en embrassant bien fort « My love, my wonderful baby »... 13 octobre, à « Joe, my sweetheart ». Sa lettre l’a fait « rêver pour longtemps » et l’a rassuré : il sait maintenant qu’elle est sincère envers lui « Tu es mignon [...]. Tu me désire beaucoup, et moi ? Je voudrais, my love, te serrer à mon cœur et je voudrais t’embrasser bien fort en te disant les choses les plus folles et les plus douces. Je t’aime aussi, ma poupée adorée, et je désire avec tout mon âme de réaliser notre rêve ». Il a mis les photos d’elle dans sa chambre et s’imagine ainsi dormir avec elle... Il projette de quitter son ministère, où il n’a aucun avenir, et de venir la rejoindre à Paris, « la ville qui tiens prisonnière my great love ». Il est prêt à accepter un travail modeste, pourvu qu’il puisse vivre près de son amour... Il lui reproche de boire trop, alors qu’elle lui avait promis de faire attention : « Si tu m’aime plus je préfère que tu m’aime sans champagne, si tu m’aime moins il veut dire que tu cherche de m’oublier, et alors c’est pas amour mais méchanceté ». Il se montre passionné : « À toi mon grand amour, mon cœur, mon âme, mes lèvres », pour l’embrasser, et signe : « Ton Pepito qui t’aime, qui tu aimes et qui t’aimera pour s’aimer toujours ».
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