Lot n° 16

Maurice DENIS. 10 L.A.S., vers 1907-1923 et s.d., à Henry Cochin ; 23 pages in-8 ou in-12, une adresse (on joint une carte de visite autogr.). Belle correspondance au traducteur de la Vita Nova de Dante, qu’il a illustrée (Le Livre...

Estimation : 1800 / 2000
Adjudication : 2100 €
Description
contemporain, 1907). [Vers 1907]. C’est Gabriel Thomas, le directeur du Musée Grévin, qui a acheté ses dessins, avec le droit de reproduction ; mais, « tout en appréciant l’archaïsme de votre traduction », Thomas hésite à choisir la version de Cochin, et consulte à ce sujet Pératé et Morel-Fatio : « Un livre illustré s’adresse avant tout à des bibliophiles préoccupés surtout des agréments extérieurs du livre. Il leur faut une traduction facile à lire, et qui s’adresse plutôt à des gens du mondes qu’à des raffinés ». Denis est bien embarrassé, d’autant que cela retarde « la mise en train du graveur (Jacques Beltrand, un de ceux qui ont gravé l’Imitation, et un des maîtres actuel du Bois en couleurs »… – Il a remis à Adrien Mithouard le manuscrit de Cochin, dont il recevra bientôt les épreuves ; il a revu le texte avec André Pératé, dont l’admiration a encore augmenté, à part quelques vers faciles à modifier. Gabriel Thomas ayant renoncé à faire seul l’édition, il en laisse le soin à la société de bibliophiles dont il fait partie, Le Livre contemporain : « le livre ne devant être tiré qu’à 100 exemplaires répartis entre les 100 membres de la société, il s’ensuit que nul ne sera mis en vente » ; et Denis craint qu’on n’offre à Cochin que deux ou trois exemplaires... – Indication de l’emplacement d’illustrations et de lettrines dans le volume... Saint-Germain 4 août [1908 ?]. « Quelle joie d’être compris et approuvé par un érudit-poète tel que vous, lorsqu’il s’agit du poème que personne au monde ne connaît mieux que vous ! » Il remercie Cochin de ses efforts en faveur de la diffusion de leur « œuvre commune ». Il est en plein travail : « J’ai l’ambition de terminer mon immense Psyché pour le Salon d’Automne »... Silencio [Perros-Guirec] 18 septembre [1914-1918]. Il ira probablement dans le secteur de Claude Cochin, mais « il me dit qu’au point de vue des émotions religieuses c’est moins bien chez lui que chez Charpentier »... Mercredi [1914-1918]. Il s’inquiète des angoisses de Cochin… « C’est fabuleux ! Comment ? Au mépris de nos statuts, imposer un credo esthétique à nos membres, seulement liés jusqu’ici par le lien religieux et le lien professionnel, et cela au moment où la plupart sont au front incapables de protester ! Pendant qu’un Barbier se bat, des bavards l’excommunieraient à cause de ses coupes de pierre ! Alors que dans toutes les Sociétés d’Art, l’union sacrée interdit toute discussion d’école, en instituer une chez nous !! »... 5 novembre. Il remercie Cochin d’avoir recommandé son article à M. Trogan pour le Correspondant ; il a été « écrit à la diable » pendant son séjour à Genève, près de sa femme dont la santé l’angoisse… « Je vous dirai l’amélioration de mon œil, ce dont vous remercierez Dieu »… 17 avril [1922 ?]. Barthou a parlé à Gabriel Thomas des chances que Cochin aurait au fauteuil de son frère : « son intention serait de vous y pousser »... 6 octobre [1923 ?]. « Je fais une mosaïque pour la cathédrale de Quimper ; une peinture pour Contrexéville, l’art sacré a du succès à Jersey. [...] Et en Belgique, où la bataille a été dure, les Dominicains m’invitent à faire une conférence sur l’art religieux moderne »... Dimanche. « Votre étude est un chef-d’œuvre, et je ne sais comment vous en dire ma satisfaction. Vous avez su ranimer de vieux souvenirs qui me sont chers, et donner à tout cela le charme d’une ancienne peinture. [...] c’est la première fois, que [je] me sens portraicturé avec un tel scrupule, et aussi avec une telle cordialité [...]. Et quelle clarté dans la définition du rôle symbolique de l’émotion de nature ; c’est exact et lumineux »...
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