Lot n° 4

Hans BELLMER. L.A.S., 7 août 1945, à son ami l’éditeur Henri Parisot ; 2 pages ¾ in-4 remplies d’une petite écriture sur papier fin rose. Belle lettre à propos de sa sculpture La Poupée et du projet de livre sur Les Jeux de la Poupée....

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : 1200 €
Description
« La Poupée (l’objet) se trouve dans mon ancien appartement, Rue Bernard Palissy au moins partiellement. Quelques photos pourraient être reprises. Mais le problème est toujours : comment faire pour retirer mes affaires de ce logement, étant donné que les deux frères Berger font le mort. [...] il n’y a qu’une chose à faire : essayer de disposer des photos coloriées qui se trouvent chez des amis, comme chez vous p. ex. Je croyais que les photos de Poupée (2e série) coloriées que vous possédez étaient celles que vous avez fait agrandir d’après les petites épreuves et coloriées par un photographe quelconque. Je les ai vu un jour chez vous – et, en comparaison avec mes propres agrandissements coloriés ces choses étaient assez affreuses. Mais si je vous en donne, après, quelques bonnes choses en couleurs, ce serait parfait ! Mais vous n’avez probablement pas toute la série, en tant que choisie pour les Jeux de la Poupée ? »... Il l’entretient de la similigravure en couleur, renvoie au livre de Méliès et au Minotaure : Zervos pourrait recommander un atelier. « La publication des Jeux de la Poupée, etc., m’emmènera peut-être ce personnage aux nombreux millions qui me demandera la construction d’une ultra-fille artificielle. Croyez-moi que ce serait la solution de ma vie ». Quant à L’ève future de Villiers de l’Isle-Adam, il ne la connaît que depuis 1942 ou 1941 ; ce serait le plus aisé à illustrer, mais les deux livres sont dans le commerce, alors qu’Anton Reiser de Moritz est « à peu près inconnu en France. Il est un monument psychologique de premier ordre. Le seul mouvement c’est que sa structure (forme, composition) est loin de présenter le fonctionnement machinal presque des écrits de Sade, c.à.d. une forme très ordonnée. Anton Reiser est un “Roman autobiographique” selon le sous-titre ; – en réalité, c’est plutôt une autobiographie »... Il faudrait aussi se mettre en rapport avec l’héritier de Maurice Heine, et tâter le terrain auprès de Georges Bataille. Il s’interroge : « si je faisais les textes moi-même ? Mais où prendre le temps ? J’en ai à peine pour terminer l’Anatomie texte et dessins. Je vais écrire un de ces jours à Éluard. Car, seul, avec ces 10 clichés en couleurs, les éditeurs me ficheraient à la porte. Seghers va publier l’avis à son public que je lui ai demandé à insérer. – Est-ce que les premiers volumes de votre série l’Âge d’or ont parus ? Est-ce que vous avez déjà l’un ou l’autre volume de votre série “Les Classiques du Surréalisme” en préparation ? »...
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