Lot n° 69

DUMAS FILS (Alexandre Dumas, dit…). La Dame aux camélias. Paris, Michel Lévy frères, 1852, in-12, veau fauve, jeu de filets dorés autour des plats, dos à nerfs orné, tranches dorées (E. Niédrée).

Estimation : 1200 / 1800
Adjudication : 3400 €
Description
Troisième édition entièrement revue et corrigée du roman qui apporta la notoriété à Alexandre Dumas fils (1824-1895). Elle est précédée de « Mademoiselle Marie Duplessis », texte que Jules Janin consacra au modèle de l’héroïne de Dumas et qu’il donna en préface de la réédition de 1851. L’édition originale avait paru en 1848, chez Cadot. Roman en partie autobiographique – l’auteur ayant été lui-même épris de Marie Duplessis (1824-1847), dont il fait le modèle de Marguerite Gautier –, La Dame aux camélias est aussi le portrait du demi-monde à Paris dans les années 1840. L’un des quelques exemplaires imprimés sur PAPIER FORT, il est enrichi d’un envoi de Dumas fils à Alfred Tattet : À Alfred Tattet, Souvenir affectueux, A. Dumas f. Alfred Tattet (1809-1856) fut l’un des amis les plus proches d’Alfred de Musset avec lequel il se lia au début des années 1830. Compagnon des bons et des mauvais jours, ils furent ainsi ensemble à Venise lors du séjour que Musset y fit avec George Sand. L’auteur des Contes d’Espagne et d’Italie lui dédia plusieurs de ses poèmes. Sous le nom du dédicataire de l’envoi tracé à l’encre bleue, se distingue une mention manuscrite antérieure. Un poème autographe signé A. Dumas fils (un feuillet in-12 à l’encre bleue) a été joint au moment de la reliure : « Ainsi qu’un ver rongeant une fleur qui se fane / L’incessante insomnie étiolait vos jours ; Et c’est ce qui faisait de vous la courtisane / Prompte à tous les plaisirs, prête à tous les amours… » L’auteur cite ici les cinq derniers couplets d’un poème de jeunesse composé alors qu’il a vingt ans à peine et qu’il est épris de Marie Duplessis. Ces vers ont été repris par Dumas père dans Les Trois Dames, l’une des nouvelles parues dans le recueil Causeries, chez Michel Lévy en 1860. Sont joints : - un billet autographe (2 pp. in-16 à l’encre noire avec son enveloppe datée du « 17 juil. 1846 ») adressé par Marie Duplessis au comte Édouard de Perrégaux, l’un de ses amants qu’elle a épousé à Londres au début de cette même année : « Mille fois merci pour le pardon cher Édouard : oui j’ai été franchement cruelle ; mais n’oubliez pas que j’avais cru que vous me trompiez… ». Bien que très vite séparés après leur mariage, Édouard de Perrégaux fut l’un des seuls de ses nombreux amants qu’elle conserva jusqu’au bout, lorsque la phtisie l’emporta, en février 1847 ; - une facture de pharmacie au nom de Marie Duplessis, « 11 boulevard de la Madeleine » pour les mois d’août et septembre 1846. Exemplaire relié à l’époque par Niédrée. Ayant succédé à Muller, Jean-Édouard Niédrée exerça à Paris de 1836 à sa mort, en 1864. Son atelier passa ensuite à son gendre Belz. Un mors restauré. Quelques discrètes rousseurs. Dimensions : 171 x 112 mm. Provenance : Alfred Tattet. Clouzot, p. 62 ; Talvart et Place, V, p. 66 ; Séché (L.), « Alfred de Musset à l’Arsenal et au Cénacle », in Les Annales romantiques, III, 1906, pp. 279-296 ; Fléty, pp. 135-136.
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