Description
ÉDITION ORIGINALE. L’œuvre gravé le plus important concernant l’histoire des jardins européens du XVIIIe siècle s’inscrivant dans l’engouement pour les jardins, ou « jardinomanie », que connut alors le Vieux Continent, influencé par le modèle anglo-chinois. À la fois géomètre et cartographe, doté de sérieuses connaissances en matière d’architecture civile et militaire, Georges-Louis Le Rouge (ca 1707-1790), né à Hanovre, d’un père français, fut un éditeur très actif. Il publia des atlas, des récits de voyage, des ouvrages de topographie, ainsi que cette vaste « encyclopédie » sur le jardin. Composé de 21 cahiers, publiés entre juillet 1775 et décembre 1788, l’ensemble est formé de 483 vues, dont une non annoncée (« Parc de Meudon ») et de 11 pages de texte, tableaux ou tables, l’ensemble gravé ; 38 pages de texte imprimé accompagnent le cahier V (Traité des édifices, meubles… par Chambers, 30 pp.), et le cahier XII (8 pp. d’explication), qui n’ont pas été conservées ici. Interprétées en taille-douce, les planches figurent aussi bien des plans généraux et des détails de parterre, de plantations d’arbres, de labyrinthes que des vues de pavillons, de temples, kiosques et autres ornements de style différent. Les plus célèbres jardins sont représentés : Stowe, Kew, Blair Atholl ou Buckingham… pour l’Angleterre ; Roissy, Monceau, Désert de Retz, Trianon, Raincy… pour la France ; Schwetzingen, Würzburg, Steinfurt… pour l’Allemagne. Les 99 planches des cahiers XIV à XVII sont principalement consacrées aux maisons de plaisance de l’empereur de Chine et au fameux jardin disparu de Pékin, le Yuanming Yuan… Le Rouge est le premier à offrir une image complète des JARDINS CHINOIS. Exemplaire se présentant à plat, dans son format le plus convoité, avec traces de témoin. Le papier a conservé toute sa fraîcheur. La pl. 28 (« Pavillon de la Ménagerie de Kiew ») du cahier VIII manque. Les cahiers XIII à XVI sont restés dans leur couverture d’attente. Les planches du cahier V ont été coupées au cadre puis contre-collées. Le cahier XII présente une petite mouillure dans l’angle inférieur droit, qui fragilise le papier sans atteindre la gravure. Les exemplaires complets, se présentant à plat, sont des merles blancs ; le nôtre peut prétendre appartenir à cette caste. La Bibliothèque nationale n’en possède pas. Dimensions : 447 x 300 mm. Royet (V.), Georges-Louis Le Rouge, les Jardins anglo-chinois, Inventaire du fonds français. Graveurs du XVIIIe siècle, t. XV, I-483 ; Cereghini (E.), « Les Jardins anglo-chinois à la mode, un recueil à l’image des nouveaux jardins du XVIIIe siècle » dans Royet, op. cit., pp.(« Cet assemblage de lieux disparates fait du recueil de Le Rouge un ouvrage unique et exceptionnel qui reflète d’une part la dimension sociale et culturelle de ce phénomène appelé “jardinomania” et d’autre part la dimension hétérotopique, pacifiste et universelle, propre au jardin de toute époque. ») ; Katalog Berlin, 3312 (19 cahiers) ; Ganay, 99 (« Ils sont extrêmement rares à rencontrer complets, même dans les bibliothèques publiques. »).