Lot n° 15

Sambin (H.). Œuvre de la diversité des termes dont on use en architecture, reduict en ordre... Lyon, par Marcorelle pour J. Durant, 1572, in-folio de 39 ff. sign. A-I 4, K4, basane olive, filets à froid autour des plats avec petit fer en angle, dos

Estimation : 6.000-8.000
Adjudication : 9 000 €
Description
lisse orné (reliure moderne). ÉDITION ORIGINALE et PREMIER TIRAGE. Hugues Sambin (ca 1520-1601), un créateur au XVIe siècle. De récentes découvertes nous éclairent sur le parcours de Sambin, né à Gray, en Franche-Comté, d’un père menuisier. Sa présence à Fontainebleau, le chantier le plus prestigieux à l’époque, est attestée en 1544. Il y passe cinq mois et demi, reçoit 10  livres de salaire par mois, et il ne fait aucun doute qu’il a dû participer à l’un des grands projets décoratifs confiés par François Ier au Primatice (1504-1570). Ce séjour n’a pu être que déterminant sur la carrière de notre artiste. On le retrouve en 1547 à Dijon, travaillant chez le menuisier Jean Boudrillet, dont il épouse la fille en novembre de la même année. Avec son beau-père et ses deux frères, Guillaume et Claude, ils travaillent au décor destiné à l’entrée du Roi, Henri II. En 1548, il est reçu « maître-menuisier ». En 1557, il devient associé. L’atelier, florissant, emploie huit compagnons menuisiers, dont Guillaume. Il ne tarde pas à faire entrer son fils David dans l’officine, qui participe dès 1564 au décor de l’entrée de Charles IX. Après la mort de son beau-père, le 7 septembre 1567, il semble mettre sa vie professionnelle entre parenthèses. L’une des raisons évoquées serait son attachement à la religion réformée, sa belle-famille étant proche du protestantisme. En 1571, il est au service de Léonor Chabot, comte de Charny, à qui, l’année suivante, il dédie l’Œuvre de la diversité des termes. On le retrouve à Dijon (1587), où il termine sa vie en 1601. Un manuel à l’usage des architectes ornemanistes, des menuisiers et des huchets, s’inscrivant dans le courant esthétique architectural français du temps de la Pléiade. Il semble qu’Hugues Sambin ait découvert la gravure à l’eau-forte lors de son séjour à Fontainebleau. Il s’est adonné à cette technique à plusieurs reprises. On en a identifié 6, entre 1554 et 1556, signées H. S., marque autrefois attribuée à Hercule Serté de Modène. Elles sont aujourd’hui reconnues comme étant de la main de Sambin. Il abandonne cette technique pour la gravure sur bois lorsqu’il publie l’Œuvre de la diversité des termes, en 1572, chez Durand. Précédé dans cet exercice par un recueil gravé d’Androuet du Cerceau, l’ouvrage, consacré aux seuls termes, s’ouvre sur un feuillet de dédicace signé Hugues Sambin, architecteur en la ville de Dijon, suivi d’un sonnet d’Étienne Tabourot et de 36 gravures sur bois, figurant 36 termes, soit 18 couples, reproduits deux à deux, au dessin typique du maniérisme français. Ces termes-cariatides sont classés suivant les cinq ordres classiques : toscan, dorique, ionique, corinthien et composite. Exemplaire à grandes marges, non lavé. En tête du feuillet de titre un intéressant ex-libris manuscrit du XVIe siècle : … Archtto Sig. Montere di Toglizza (?). Petites traces de salissures aux pp. 65 à 78. Sans le f. blanc K Dimensions : 340 x 215 mm. Provenances : Archtto Sig. Montere di Toglizza (?) ; une mention manuscrite au recto du feuillet de garde, « Jiours li 20 8be 1633 a… », signée des initiales JV. Fowler & Baer, 285, pour un ex. en vélin de l’époque, d’une hauteur de 327 mm ; Millard, I, 150, pour un ex. en veau de l’époque, 299 x 189 mm ; Guilmard, p. 25, n° 20 ; Baudrier, I, p. 139 ; Mortimer, II, 481, pour un ex. sans le feuillet blanc K 4  ; Fairfax Murray, II, 500, pour un ex. sans le feuillet K 4 ; Barral (C.) et alii, Hughes Sambin, Musée des beaux-arts, Dijon, 1989, pp. ; […], Hughes Sambin, un créateur au XVIe siècle, Cahiers du Musée national de la Renaissance, n° 1, exposition du 24 oct. 2001 au 21 janv. 2002, passim.
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