Lot n° 178

Torquato TASSO (1544-1595). Jean-Charles du Puy, sieur de ROQUETAILLADE, gentilhomme protestant. Manuscrit autographe, La Jerusalem du Tasse traduite en vers françois…, [début XVIIe siècle] ; un volume petit in-fol. en hauteur (environ 36 x 11...

Estimation : 2 500 / 3 000
Adjudication : 2 500 €
Description
cm) de 132 ff. écrits recto-verso, reliure moderne parchemin blanc (qqs ff. soigneusement restaurés).
Traduction inédite et complète de la Gerusalemme liberata du Tasse en vers français, par un gentilhomme protestant. Une petite note autographe de Scipion du Puy, sieur de Roquetaillade et d’Escalibert, est montée en tête du volume : « La Jérusalem du Tasse traduite en vers français par Monsieur de Roquetaillade mon père. C’est icy l’original. Scalibert de Roquetaillade ». Cet important manuscrit, qui présente de nombreuses ratures et corrections, témoigne de la pénétration de l’italianisme baroque dans les cercles littéraires du Sud-Ouest de la France, et en particulier ici dans les cercles protestants pendant la première moitié du XVIIe siècle. L’auteur avait joué un rôle politique et militaire non négligeable dans l’entourage du comte d’Orval, fils de Sully. Le texte de ce chef-d’œuvre de la littérature italienne de la Renaissance, paru en italien en 1581 puis en version définitive, remaniée, en 1592, a été traduit et publié en français d’abord par Blaise de Vigenère dès 1595, puis par J. Baudouin (plusieurs éditions à partir de 1626), et enfin, dans la seconde moitié du siècle, par Vincent Sablon, avant de l’être par de très nombreux écrivains aux siècles suivants. La version française présentée ici, datant de la fin du premier tiers du XVIIe siècle, est donc une des toutes premières, la seconde ou la troisième, et elle est restée inédite. Chaque chant est présenté par un court argument rimé ; ainsi pour le premier chant : « Dieu comande son Ange, et l’envoye à Tortose Où trouvant Godefroy sur sa devotïon Il l’exhorte à la guerre et touts les grands dispose A le couronner Roy pour deslivrer Sÿon Il faict partyr son camp layant veu bande a bande Dont l’ennemy conçoit unne frayeur bien grande ». Citons le début de ce premier chant : « J’escry la guerre et le zelle du Prynce Qui delivra la famœuse Province Où Jesus Chryst volut naistre et mourir Et le salut aux hommes acquerir. En vayn les Royx a l’Enffer se liguerent En vain l’Asÿe et l’Affrique s’armerent, Dieu favorable a ses justes dessains Fortiffÿa son courage et ses mayns »… On a relié en tête une petite L.A.S. de l’auteur, adressée à Monsieur d’Escalibert son frère (1 p., adr.). On joint : La Jerusalem deslivrée du Torquato Tasso, copie soignée par Scipion du Puy sieur d’Escalibert du chant premier traduit par son père (cahier de 21 p. in-4 ; et un manuscrit un peu plus tardif de la traduction française de la préface d’Angelo Ingegneri et de son épitre dédicatoire au duc Charles-Emmanuel de Savoie (6 et 3 p. in-4).
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