Lot n° 122

Jacques BENOIST-MÉCHIN (1901-1983) historien. 9 L.A.S. « Jacques » (plus une incomplète), 1939-1940 et 1951-1953, à sa « chère Micheline » ; 18 pages in-4 (défauts, déchir. et répar.).

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 300 €
Description
Curieuse et tendre correspondance à une amie. D’amical au début, le ton devient plus tendre ; Micheline envoie des colis au soldat qui se défend de l’aimer : « Je ne puis vous aimer qu’à condition de détruire l’homme que je suis devenu, et qui m’assure que l’être nouveau qui surgira à sa place, ne vous fera pas horreur ? Vous faites effraction dans ma vie, en pleine morte-saison, vous demandez à la terre gelée de porter des fleurs et des fruits. […] S’il s’agissait de feindre l’amour, ce serait bien facile. Mais il s’agit d’une chose autrement grace – puisqu’en fait je vous aime, mais que je me refuse encore à y croire – comme je me refuse à la vie »... Il est plein d’idées noires et a composé son épitaphe : « Ici repose / un cœur / plein d’armes, de jardins / et de musique »… On suit le soldat au début de 1940 d’Orléans, à Blois, Bourges, puis Cosne… La correspondance reprend le 30 juin 1951 (alors qu’il est emprisonné à Clairvaux) : « Le monstre (que je suis) veut terminer son demi-siècle en votre compagnie. À partir de demain, ce sera un monstre quinquagénaire »…Une autre lettre (31 juillet 1953) répond à l’envoi d’un livre sur les oiseaux et une rêverie sur le jardin, et évoque le sort du prisonnier...
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