Lot n° 58

Reynaldo HAHN. 8 L.A.S., 1901-1909, à Léonel de La Tourrasse ; 24 pages in-8 ou in-12, enveloppes et adresses.

Estimation : 700 / 800
Adjudication : 900 €
Description
Intéressante correspondance à son collaborateur pour la Pastorale de Noël. [Reynaldo Hahn composa la musique de cette pièce écrite par Léonel de la Tourrasse et Charles Gailly de Taurines d’après un épisode du Mystère de la Passion d’Arnoul Gréban. L’œuvre devait être donnée à la Noël 1901 dans la salle Humbert de Romans, construite par Hector Guimard, pour des représentations pieuses empêchées pour des raisons financières et des interdictions religieuses. La partition fut publiée à la même époque par Heugel. Une représentation privée en fut donnée chez Madeleine Lemaire à la Noël 1906, avec Reynaldo Hahn au piano. La création publique eut lieu le 23 décembre 1908 au Théâtre des Arts, sous la direction de D.-E. Inghelbrecht.] [Hambourg 4 novembre 1901]. «  Je vous ai télégraphié hier pour que vous alliez causer avec Heugel. De loin, il est difficile de s’entendre, et il m’a été impossible de précipiter mon départ »... Hambourg [10 novembre]. Il est très heureux des nouvelles : « Madeleine Lemaire avait l’intention de monter La Pastorale chez elle au printemps, mais quel que fût le charme de cette perspective, il n’est pas permis d’hésiter, et je suis tout prêt à marcher. Avant tout, cependant, et comme je suis très franc et comme vous êtes avant tout un esprit libre et un artiste laissez-moi vous dire que la semi-ombre au tableau est l’esprit du bien. Très chrétien et catholique, je ne suis, je vous l’avoue, nullement clérical et, pour tout dire, j’admire beaucoup le gouvernement actuel, sans prétendre, d’ailleurs en combattre les idées contraires aux miennes. Pourtant, je ne voudrais pas que la présence de mon nom dans cette affaire-ci pût faire croire que je suis de ceux qui, pour des motifs sans doute très honorables croient devoir manifester contre l’autorité actuelle en en préconisant un autre. En un mot, je serai là un peu comme ce diable dans un bénitier ; diable respectueux d’ailleurs et tout à fait inoffensif »... Il faut récupérer les parties de chœur : « Nous n’avons pas de temps à perdre, mais d’un autre côté, vu la facilité extrême de la musique, nous ne sommes pas en retard »... Il donne des indications pour trouver le manuscrit de sa musique chez lui en son absence... Il est très occupé et ne pourra se charger lui-même des allers-retours chez les copistes, artistes et autres: « Pour tout ce qui est du travail et de faire étudier les artistes, vous pouvez compter sur moi [...] On m’annonce 150 exécutants ; donc je pense qu’il faudra bien 50 musiciens. Il est impossible de s’en tenir aux bois et aux harpes ; les pistons sont indispensables »... [7 décembre]. « Il faudrait que nos artistes lyriques reçussent au plus tôt une partie de leur rôle chanté »... – Il portera le lendemain « les parties du chœur qu’il faut que je revoie »... [6 novembre 1909]. À propos de la programmation de leur œuvre : « On dit qu’il n’y a guère de possibilité en ce théâtre, où, paraît-il, le cabotinage règne en maître. Il faudrait donc voir d’un autre côté, mais où ? »... – « Savez-vous qui a répété lundi à 3h ½ la Pastorale à la salle Notre Dame à Versailles ? Je pense que vous êtes au courant »... Plusieurs autres lettres pour fixer des rendez-vous, etc. On joint une longue lettre à une amie (réflexions sur l’évolution de la musique, 12 mars 1946), une autre L.A.S et une carte de visite a.s.
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