Lot n° 55

Vian Michelle (Michelle Léglise-Vian)

Estimation : 700/800 €
Description
Ensemble de 8 lettres autographes signées et d’1 carte postale, adressées à Jean-Paul Sartre : — 10 août « Je suis très bien. Chaque jour me rapproche de toi et si Patrick était un peu plus heureux, ce serait le bonheur complet. Quand je pense à toi, dans tes glaces esquimaudes, j’en ai froid partout. Je ne te quitte jamais, mon aman aimé, je voudrais bien t’embrasser pour de vrai; te toucher, te tenir tout près de moi, te voir, te parler. Tu es toute ma vie. Merci mon chéri pour tout ce que tu m’apportes. Je t’aime et je suis heureuse. »; 22 août « Je t’aime, mon chéri, je t’aime, je t’adore et je t’embrasse aussi fort que je peux. J’aimerai bien t’envoyer un peu de mon soleil de douze heures. Je t’aime. »; 28 août : « Mais mon chéri, il faut vraiment que je t’aime et que j’ai envie de savoir où tu es pour regarder une carte. Sais-tu que j’ai toujours été une cancre en géographie. Et depuis que je te connais, en ai-je regardé et longtemps, des cartes ! » 1er septembre : « Les voilà encore repartis ! Avant même d’avoir regardé les
timbres, et puis non, c’était d’Angleterre. Tu l’as échappée belle ! J’en suis encore furieuse. Mon pauvre chéri que
j’aime tant, mais aussi ç’aurait été du vice de retourner en Iceland. Tu te rends compte l’Iceland, ce que ça fait fi n du
monde. Tu m’amuses, mon chéri avec tes tables ou plutôt ton manque de tables. Sais-tu une chose, un hôtel c’est fait
pour dormir et manger et pas pour écrire. […] J’aime bien la nuit mon chéri, j’aime bien la nuit avec toi. » ; 3 septembre
: « Encore une enveloppe de Reykjavik, mais cette fois je ne marche plus. Je ris bien. Dis-moi, tu en as fait une provision ?
[…] Une lettre d’engueulade d’André. Motifs : j’ai pris des leçons de danse avec un rat de cave, tu te soutiens, cet
hiver, (tu m’en avais même félicité) pour me remettre un peu à la page. J’ai donc pris des leçons avec ce rat-decave
qui est parti, depuis, engagé comme danseur à Knokke avec l’orchestre d’André. Il paraît (c’est sincèrement
marrant, tu vas rire), qu’il était très perplexe, ce rat-de-cave, Luc, si tu te souviens, de ce que je prenne des leçons
puisque ça n’était pas mon métier. Il s’est avéré qu’André était un bon ami à moi et lui a demandé : “ Toi qui connais
bien Michelle, qu’est-ce qu’elle voulait au juste “ — “ Danser, a dit André” “ Pour quoi a dit Luc, elle voulait coucher
avec moi. Mais tu sais comme elle est compliquée, je n’ai pas du savoir m’y prendre”. Fureur d’André qui a failli tuer
Luc “Comment conclut-il, peux-tu danser quand tu es une femme responsable, avec deux enfants. Je t’avoue que
je n’ai pas quoi su dire à Luc. » ; 6 septembre : « Tu as raison les dernier jours sont les plus longs et les dernières minutes
les plus insupportables. Pourvu qu’il ne t’arrive rien. […] Promets-moi de ne voir personne que ceux que tu dois voir, dis.
Promets-moi de ne pas rater le train ou de ne pas tomber malade. […] Je t’aime mon chéri, je n’ai rien d’autres à te
dire. » ; 25 août 1965 : « J’ai juste reçu une carte de Baratier. Rien de Patrick : il pourrait aussi bien être enseveli sous les
ruines de Varto ou d’Erzeroum comme toi dans les tremblements de terre de Grèce. »
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