Lot n° 416

Lord Henry Seymour (1805-1859) célèbre dandy, fondateur du Jockey Club, promoteur des sports équestres (dit à tort Milord l’Arsouille). L.A.S. (paraphe), Boulogne 10 avril 1851 , à un ami ; 3 pages in-4 à l’encre bleue (sous un très bel...

Estimation : 300 / 400
Adjudication : Invendu
Description
encadrement). Curieuse lettre, fort spirituelle. Il ne s’attendait guère à recevoir sa lettre. « Avec un peu de peine, je suis parvenu à la lire et sans beaucoup chercher j’ai trouvé le motif de votre tartine. Il est évident que depuis trente ans, vous faites un peu de tout, aujourd’hui vous êtes courtier d’abonnements, eh bien mon cher, proposez-moi quelque chose de plus gai que le Journal des Haras, auquel j’ai renoncé depuis que je ne m’occupe plus de chevaux. Du reste ses doctrines n’ont jamais été de mon goût, et je vous dirai que depuis dix ans je n’ai pas ouvert ce journal. Serez-vous donc éternellement blagueur, la cinquantaine qui approche n’a-t-elle pas un peu mûri cet esprit railleur et avocassier qui vous a valu la haine de tous les juges qui ont été condamnés à entendre votre babil ? Que me parlez-vous d’économie politique, je n’y entends rien, pas plus que vous en économie judiciaire. [.] Que me parlez-vous de Démosthènes, et d’interpréter des paysages grecs ? Pour ce qui est des Grecs, c’est là votre affaire, et dans ce rôle, fort à la mode, vous devez briller d’un vif éclat ». Il raille son ami, désireux d’aller voir l’exposition de Londres mais craignant d’en être privé par « le développement du drapeau rouge » : « Qu’est ce que ça vous fait le drapeau ? Vous avez l’habitude de vous ranger avec tous ceux que vous rencontrez sur votre route ». Quand son ami viendra lui rendre visite, il se chargera de sa nourriture : « quant aux huîtres, vous vous en passerez, vu que la pêche en est défendue ». Il est flatté que son ami ne lui parle pas de politique, mais il lui tient néanmoins des propos prophétiques (à 8 mois du 2 décembre) : « Il me semble que la toile se rembrunit diablement. La constitution n’est qu’à moitié pucelle, un de ces jours elle sera violée, c’est clair, mais ; gare là-dessous ! J’ai dans l’idée que le mois de mai mettra les choses en train, et qu’il pourra y faire chaud ».
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