Lot n° 58

Paul éluard. L.A.S., Paris 3 avril 1933, [à Joë Bousquet] ; 2 pages in-4, en-tête et vignette de Café au Vieux Normand. Intéressante lettre sur l’élaboration de la revue Le Surréalisme au service de la révolution, et sur ses rapports...

Estimation : 700 / 800
Adjudication : 1 400 €
Description
amicaux avec Gala, qui va bientôt épouser Dali. « Nous préparons avec plus de difficultés matérielles que jamais les n°s 5 et 6 de notre revue. Le texte que vous avez envoyé à Breton s’adapte parfaitement à tout ce que nous voulons prouver - ou servir, ce qui est la même chose. Ces nos paraîtront au plus tard le 15 mai ». Il le prie de demander à Alquié, qu’ils connaissent mal, s’il veut bien collaborer à la revue : « S’il n’avait pas de textes, nous serions heureux de publier des fragments de la lettre écrite dernièrement à Breton ». Éluard revient de deux mois de sanatorium en haute-Savoie, plus fatigué et plus déprimé qu’avant : « La vie est de plus en plus dure pour moi. De tous côtés, des perspectives de misère - écrasantes, rétrécissantes, chaque jour est plus obscur que la veille. Et surtout parce qu’on s’y résigne, parce que, soi aussi, on devient monotone. Nous avons été au pays des fées - des fées que nous trouvions mauvaises. Mais nous en sommes revenus - et son souvenir me crétinise. Gala est en Espagne avec Dali - la moitié de l’année. Elle se mariera bientôt avec lui. Quand elle est ici, je la vois souvent. Nous ne nous avons pas oublié. Jamais. Il ne fait pas assez noir est le meilleur gage de votre présence. Nous ne nous sommes pas séparés. Vous le voyez, j’écris toujours aussi mal. Je voudrais que vous connaissiez Nusch, si heureuse, si malheureuse. À elle, je parle de vous, souvent »...
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