L’odeur des vieux livres bientôt inscrite au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’Unesco ? Une étude scientifique démontre l’importance de préservation et de reconnaissance de l’odeur des vieux livres. Les auteurs de l’étude souhaiteraient inscrire ce type d’odeur au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’UNESCO.
Peut-être en avez-vous déjà fait l’expérience de tourner les pages d’un livre pour sentir son odeur et être transporté dans un souvenir de lecture au coin du feu durant votre enfance où à la bibliothèque de votre quartier ? L’odeur des livres est pour beaucoup une sorte de « Madeleine de Proust » qui renvoie directement à un souvenir vécu grâce à un livre, c’est la raison pour laquelle certains se battent pour sa conservation.
Cette idée un peu folle d’inscrire l’odeur des livres au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’Unesco, vient d’une étude très sérieuse de la revue Heritage Science qui expliquait en 2017 l’importance culturelle des odeurs dites historiques : « Nous ne savons pas grand-chose des odeurs du passé. Pourtant, les odeurs jouent un rôle important dans nos vies quotidiennes : elles nous affectent émotionnellement, psychologiquement et physiquement, et influencent notre façon de nous engager dans l’histoire. » Dans cette étude, les auteurs cherchent à démontrer le lien entre olfaction et patrimoine de trois manières différentes : une analyse théorique du concept de l’olfaction, l’exploration des preuves de l’utilisation des odeurs dans le patrimoine en tant qu’outil de communication avec le public et une évaluation expérimentale des techniques et méthodes d’analyse et d’archivage des odeurs, permettant ainsi leur documentation et leur conservation.
Suite à cette étude, les auteurs appellent à la conservation et la reconnaissance de ces odeurs. Pour faire partie du Patrimoine Culturel et Immatériel de l’UNESCO, les odeurs de vieux livres doivent remplir une des deux conditions : « être considérés comme nécessitant des mesures de sauvegarde urgentes pour assurer leur transmission ou bien démontrer de la diversité du patrimoine immatériel et faire prendre davantage conscience de son importance. »
Pour appuyer leurs arguments, les auteurs ont recensé les parfums et bougies aux odeurs de vieux livres et le résultat est assez surprenant. Ils ont trouvé plus de 30 bougies, parfums et huiles aux senteurs de vieux livres ou de bibliothèque. Karl Lagerfeld lui-même a créé un parfum intitulé « Paper Passion ».
Il ne s’agit pas de la première odeur à tenter sa chance pour rejoindre la liste du Patrimoine Culturel et Immatériel. Les parfums de Grasse ont été officiellement inscrits sur la liste en novembre dernier. Les auteurs de l’étude ne perdent donc pas espoir !
Réf : Marion Jaumotte. lundi 27 mai 2019. rtbf.be
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