Les Manuscrits de Tombouctou au registre de la Mémoire du monde.

livre-manuscrit-1

Ces Manuscrits de Tombouctou au registre de la Mémoire du monde.

Un an après le conflit au Mali, notamment dans le nord, des manuscrits de Tombouctou mis à l’abri à Bamako pourraient bientôt y retourner.

«L’intervention militaire française a permis de jeter les bases d’une pacification du ­secteur Gao-Tombouctou. Et je pense qu’il y aura des retours des manuscrits dans la communauté tombouctienne en 2014. C’est essentiel, c’est leur patri­moine», affirme Alain Credeville, attaché culturel de l’ambassade de France à Bamako. «Nous sommes dans un contexte particulier où l’émotion est toujours vive», poursuit le diplomate en évoquant les images de janvier 2013 montrant les manuscrits brûler. Si 45.000 textes ont été rassemblés par le fonds Ahmed Baba, établissement public, et des milliers d’autres par l’ONG Savama, privée, «90% des textes appartiennent depuis des siècles à des familles qui ont fondé des bibliothèques à Gao, Djenné, Kidal et qui ont la volonté de les conserver», précise Alain Crede­ville. Dans ces documents des XVe et XVIe siècles, écrits en langue arabe mais pas seulement, il est question de lois et de coutumes, de règles de vie, d’édu­cation, de santé, de corruption et de ­règlement des conflits.

Faire parler les disques durs 

Avant la crise, les Maliens avaient déjà commencé à les cataloguer et les numériser. «Aujourd’hui, on recherche ce qui reste dans les disques durs», se désole Lazare Eloudou-Assomo, directeur du bureau de l’Unesco à Bamako. Financé par la France, le stage de restauration organisé la semaine dernière à la Bibliothèque nationale de France (BnF) a été décidé par son président,

Bruno Racine, lors d’une mission conjointe avec l’Unesco en juin 2013, dans le cadre du plan d’action pour la réhabilitation du patrimoine de «la ville aux 333 saints». En janvier dernier, la BnF envoyait à Bamako deux conservatrices pour évaluer les besoins, alors que Lazare Eloudou-Assomo venait de confier son inquiétude de ne rien voir venir au correspondant du Figaro au Mali.

Dans la capitale malienne, l’univer­sité met en place pour la rentrée prochaine une nouvelle formation de numérisation des textes anciens, avec l’appui de la coopération décentralisée de la région Rhône-Alpes. La BnF prévoit d’organiser d’autres stages. Tandis que l’Unesco prépare le classement des manuscrits de Tombouctou au registre de la Mémoire du monde. (Figaro 14/03/2014)

Il s’appelle Mohammed al-Kadi Souleimane Maïga, mais tout le monde le surnomme Maïga. Jusqu’en juillet 2012, il était chercheur à l’Institut des hautes études islamiques de Tombouctou, au Centre Ahmed Baba. Un homme discret, affable, la petite quarantaine, né à Gao dans une famille arabophone et qui a fondé la sienne à Bamako. Pas le genre à se faire remarquer. Et pourtant, Maïga est un héros. Il a sauvé des griffes des islamistes 35.000 manuscrits de la mythique cité subsaharienne, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Laisser un commentaire