57.
Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE (1772-1844), naturaliste. Ensemble de manuscrits autographes. Sans
date. 17 pages in-4 et in-8.
Brouillons épars de tératologie, s’inscrivant également dans le contexte des idées transformistes de Lamarck
, certains ayant servi pour
son mémoire :
Des adhérences de l’extérieur du fœtus, considérées comme le principal fait occasionné de la monstruosité, et observations nouvelles à l’appui
de cette théorie
(Archives générales de médecine, 1827, pp. 392-406). « […]
ces provocations à la monstruosité me paraissent pouvoir
atteindre expérimentalement quelques éléments de l’importante théorie de la préexistence des germes
, je l’aurais expliqué, si je réussis
à faire bien comprendre le point difficultueux de la question. Cette théorie d’origine athénienne date du grand siècle de la philosophie : elle
était entrée dans les discussions à titre d’une thèse de métaphysique […].
Nous n’avons pas à nous occuper d’une molécule inorganique,
ou de ce que l’on appelle un atome simple, mais bien d’un germe, qui, comme émané d’un corps organisé, est nécessairement composé
d’éléments multiples et compliqués
[…] ». « […] Ceci doit nous rassurer pour l’avenir : toutes les sœurs de la tératologie sont l’objet d’un
long et précieux enseignement ; qui songe à cela quant à la tératologie ? C’est que le temps a manqué pour que l’esprit humain comprit
qu’elle ne sera point un jour seulement l’une de ses sœurs, mais qu’elle est appelée à en être le foyer central, à les rallier dans une explication
synthétique et à les amener à n’être plus qu’une science unique ; il manque à la tératologie d’être suffisamment popularisée et enseignée pour
être comprise […] ».
3 000 / 4 000 €
58.
Eugène GUILLEVIC (1907-1997), poète. L.A.S. à René Lacôte et 3 poèmes A.S. Tarascon, 1949. 4 pp. in-4.
Rousseurs et déchirures à la lettre.
« Bientôt »
dédié à Paul Eluard
, daté « 1943 » : « Les maisons de rapport qui n’ont jamais bien su / que se laisser salir, sans y trouver
visage […] ».
« Chanson » dédié «
à la mémoire de Max Jacob
». « A l’étal de mon père / Il y a des tourterelles […] ».
« Dans le ventre rouge et noir » « Dans le ventre rouge et noir où il a fallu donc entrer / Avec sa tête, avec ses pieds […] »
Dans sa lettre à René Lacôte, il indique que des modifications de son texte ont été faites à la demande de Gaston Gallimard : « On vit à peu
près nu dans un beau jardin très méditerranéen et un peu fou. Je dors, mange, lis, écoute la musique, cause, mais il va falloir se remettre à
l’ouvrage […] ».
Il est joint :
Ensemble poème
. Plaquette in-8, avec envoi à René Lacôte (René Debresse éditeur).
150 / 200 €
59.
Georges HUGNET (1906-1974). L.A.S. [à Théophile Briant]. 2 juin 1931. 2 pp. in-4 sur papier vert.
« J’ai voulu vous envoyer de Toulon où j’ai passé plus d’un mois, une de ces cartes ornées de pensées, de cœurs colorés et de distiques,
de poissons d’avril en or et d’œufs de Pâques en dentelle. J’ai voulu aussi vous envoyer des photographies de canaques danseurs ». Il
désespérait de son silence. « Je reçois votre livre où je découvre rapidement le beau souvenir de notre amitié estivale auprès de la Solidor
ou dans votre jardin de silence […]. « Types et prototypes » occuperont quelques-unes de mes soirées […]. Paris verdit sous les nuages et
les pluies, trop tiède, pas assez chaud, humide […]. Je ne travaille pas trop mal : quelques articles, des poèmes, ma vie de « Caligula » qui
avance lentement […]. Je travaille serré.
Peu de beaux livres parus si ce n’est Jouhandeau et Tzara
[…] ».
150 / 200 €
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