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394.
MAURIAC, François
De Gaulle
Paris, Bernard Grasset, 1964
REMARQUABLE ENVOI DE FRANÇOIS MAURIAC À FRANÇOIS MITTERRAND. DU
CHANTRE DU GAULLISME À SON PRINCIPAL OPPOSANT.
”UN FOU A DIT “MOI, LA FRANCE” ET PERSONNE N’A RI PARCE QUE C’ÉTAIT VRAI”
(François Mauriac)
ÉDITION ORIGINALE
In-8 (210 x 140mm)
TIRAGE : exemplaire du Service de Presse
ENVOI :
à François Mitterrand qui ne sera pas d’accord, bien sûr ! En souvenir... François Mauriac
BROCHÉ, non coupé
Petits trous au dos et à la première garde blanche, pliures à la page de titre
Le
Bloc-notes
tenu pendant presque vingt ans par François Mauriac dans l’après-guerre, fait de lui un
écrivain tout à fait moderne. Il publie de 1952 à sa mort en 1970, des billets d’humeur hebdomadaires,
“échos talentueux d’une conscience anxieuse” (A. Le Gall) principalement dans
L’Express
. En 1954,
lors de l’Affaire des Fuites, François Mauriac écrit dans son
Bloc-notes
:
“ce Mitterrand, je l’aime bien et depuis des années, si je ne le rencontre guère. C’est un garçon romanesque : je veux dire un personnage
de roman. Il sort, à quelques lieues de chez moi, du terroir charentais comme Rastignac”.
Tous deux avaient été pensionnaires chez les frères maristes du 104 rue de Vaugirard, à vingt-sept
ans de distance. En 1964, François Mauriac publie sa biographie du général de Gaulle, le “plus illustre
des Français”. L’exemplaire avec envoi qu’il adresse à François Mitterrand n’est pas sans humour. Il
rappelle l’opposition du camp gaulliste et de François Mitterrand, qui se solda par l’échec du second
à l’élection présidentielle de 1965. Le 31 mars 1974, François Mitterrand résume ces divergences dans
un entretien :
“on ne peut pas dire que François Mauriac était un homme de gauche, on peut dire qu’il a eu des réactions d’homme de gauche quand il le
fallait. Il a été très embarqué dans l’aventure du gaullisme, disons plutôt dans l’aventure du général de Gaulle. À partir de là, il a épousé
très strictement les choix politiques du général de Gaulle, ce qui l’a amené enmême temps à s’éloigner de nous [les socialistes]. Et puisque
la gauche était oppositionnelle, alors, à partir de là, avec sa passion et parfois son sectarisme, il voyait dans la gauche - puisqu’elle était
hostile à la politique du général de Gaulle -, des formations d’autrefois dépassées, sans esprit moderne, alors que nous, nous pensions que
sur le même point, c’était le général de Gaulle qui, lui, manquait d’esprit moderne”.
RÉFÉRENCES : André Le Gall,
Mauriac politique
, Paris, 2017 -- François Mauriac,
Bloc-notes, tome I
, 1952-1957, Paris, 1993, p. 207 --
pour l’entretien de François Mitterrand :
http://www.ina.fr/video/I041910053.000 - 5.000 €