158
159
334.
KUNDERA, Milan
L’Immortalité
Paris, Gallimard, 1990
ENVOI DE MILAN KUNDERA
À FRANÇOIS MITTERRAND.
EXEMPLAIRE DE TÊTE SUR VÉLIN,
SEUL GRAND PAPIER.
BROCHÉ, À L’ÉTAT DE NEUF
ÉDITION ORIGINALE
In-8 (216 x 145mm)
TIRAGE : un des 91 exemplaires de tête sur vélin pur chiffon de
Rives, celui-ci numéroté 24, seul grand papier
ENVOI :
Paris, 1991. Pour François Mitterrand, avec ma grande
admiration et ma fidélité
BROCHÉ, non rogné, en partie non coupé
NOTE AUTOGRAPHE DE FRANÇOIS MITTERRAND :
“Milan Kundera,
L’Immortalité
. Ed. or. chez Gallimard, 1990,
600 (fr.)”
L’Immortalité
met en scène divers personnages
fictifs et historiques dont Goethe, Hemingway,
Rilke, Soljenitsyne ou François Mitterrand :
“De tous les hommes d’État européens de notre temps,
François Mitterrand est sans doute celui qui a donné la plus
grande place à l’immortalité dans ses pensées. Je me souviens
de l’inoubliable cérémonie organisée en 1981 après son élection
à la présidence. Sur la place du Panthéon s’était rassemblée
une foule enthousiaste, dont il s’éloigna : il gravissait le large
escalier (…), trois roses à la main. Puis, disparaissant aux yeux
du peuple, il se retrouva seul parmi les tombeaux de soixante-
quatremorts illustres, n’étant suivi dans sa solitude pensive que
d’une caméra, d’une équipe de cinéastes et de quelques millions
de Français qui, sous le déluge de la Neuvième de Beethoven,
fixaient le petit écran. Il posa les roses successivement sur
les tombes des trois morts qu’il avait choisis entre tous. Tel
un arpenteur il planta ces trois roses comme trois jalons sur
l’immense chantier de l’éternité, pour délimiter ainsi le triangle
au milieu duquel on érigerait son palais (...) Valéry Giscard
d’Estaing, son prédécesseur à la présidence, convia en 1974
les éboueurs à son premier petit déjeuner au palais de l’Elysée.
Ce geste était celui d’un bourgeois sensible, soucieux de se
faire aimer des gens simples et de leur faire croire qu’il était
des leurs. Mitterrand n’était pas assez candide pour vouloir
ressembler aux éboueurs (aucun président n’y peut réussir) ;
il voulait ressembler aux morts, ce qui témoigne d’une plus
grande sagesse car, la mort et l’immortalité formant un couple
d’amants inséparables, celui dont le visage se confond avec
le visage des morts est immortel de son vivant”. (Kundera,
L'Immortalité
)
François Mitterrand accorda la nationalité
française à Milan Kundera en juillet 1981, très
peu de temps après son arrivée au pouvoir.
Kundera avait quitté la Tchécoslovaquie en
1975.
3.000 - 5.000 €