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Metternich disait de l’archiduchesse Sophie de Habsbourg (1805-1872) qu’elle était “le seul

homme de la famille”. Fille de l’électeur Maximilien IV de Bavière et d’une Princesse de Bade,

Sophie est alliée par sa mère aux grands souverains de l’Europe. Ses trois tantes, sœurs de sa

mère sont épouses d’Alexandre Ier de Russie, de Gustave IV de Suède et du landgrave de Hesse-

Darmstadt. En 1824, elle épouse l’archiduc François-Charles de Habsbourg, héritier du trône

impérial en raison de la débilité de son frère aîné Ferdinand. Pour se maintenir au pouvoir et en

écarter la brillante Sophie, Metternich fit transmettre la couronne à Ferdinand d’Autriche que

la révolution de 1848 chassa, ainsi que Metternich, au profit de François-Joseph, fils de Sophie.

L’archiduchesse Sophie entretint à Vienne un sorte de cour ou de salon brillant, la Sophiensaal

dans laquelle brillèrent Franz Liszt et Johann Strauss. Supportant difficilement le caractère

acariâtre et la vulgarité de son mari, Sophie de Bavière se lia avec l’Aiglon dont elle n’était que de

six ans l’aînée. Dès l’âge de quinze ans, il lui adressait des lettres passionnées. Le sentiment qui

unissait ces deux jeunes êtres ne cessa de croître malgré les remontrance de Dietrichstein. Sophie

accompagna l’Aiglon dans sa mort en 1832. Une des dernières joies qu’elle sut lui procurer, fut

de lui abandonner, pour y passer les quelques jours précédents sa mort, sa propre chambre au

château de Schönnbrunn. C’était celle que Napoléon avait occupée à deux reprises, au temps

d’Austerlitz et de Wagram. Le fils, imitant le père, voulut y mourir sur un simple lit de camp.

C’est Sophie qui fut chargée par la Cour de l’avertir de l’imminence de sa mort lui promettant, ce

qu’elle fit, de communier avec lui. Enceinte, Sophie, l’archiduchese autrichienne, allait accoucher

quelques jours plus tard d’un fils, dont la paternité fut, et est toujours par beaucoup attribuée à

l’Aiglon : Maximilien, futur empereur du Mexique, fusillé en 1867.

On sait avec quel intérêt passionné le duc de Reichstadt lut le

Mémorial

dont les exemplaires de l’édition

originale sont la plupart du temps fort communs. Celui-ci est à l’évidence l’un des plus précieux.

RÉFÉRENCES :

En Français dans le texte

, n° 235 -- Carteret, II, p. 36 -- Clouzot, p. 185 : “sauf cas exceptionnel,

très simplement relié à l’époque” -- Escoffier n° 463

6.000 - 8.000 €

[NAPOLÉON]. LAS CASES, Emmanuel, comte de

Mémorial de Sainte-Hélène, ou Journal où se trouve consigné, jour par jour,

ce qu’a dit et fait Napoléon durant dix-huit mois

Paris, L’Auteur, 1823

REMARQUABLE EXEMPLAIRE DU MÉMORIAL DE SAINTE-HÉLÈNE, CELUI

DE L’ARCHIDUCHESSE SOPHIE DE HABSBOURG, NÉE WITELLSBACH.

ELLE FUT SANS DOUTE LA MAÎTRESSE DE L’AIGLON, LA CONFIDENTE DE

LEURS DERNIERS MOMENTS, LA MÈRE DE MAXIMILIEN DE HABSBOURG,

MALHEUREUX EMPEREUR DU MEXIQUE ET POSSIBLE FILS DE L’AIGLON.

ELLE FUT LA MÈRE DE L’EMPEREUR FRANÇOIS-JOSEPH

ÉDITION ORIGINALE

8 volumes in-8 (191 x 120mm)

[suivi de :] [Grille et Miset-Pathay].

Suite au mémorial de Sainte-Hélène

. Paris, Lebègue pour l’auteur, et

Paris, chez Raynal et Roret, 1824. 2 volumes in-8

EXEMPLAIRE BIEN COMPLET EN 10 VOLUMES avec les

errata

des volumes 1-4, 6 & 8, et la publicité

dans le volume 5

ILLUSTRATION : portrait lithographié, 2 cartes dépliantes (Campagne d’Italie et Sainte-Hélène) et une

planche dépliante représentant le tracé de Longwood

RELIURES VERS 1840. Percaline beige, filets estampés à froid, dos longs dorés ornés d’un chiffre

couronné et doré, tranches peignées

PROVENANCE : archiduchesse Sophie de Habsbourg, née Wittelsbach, avec son chiffre couronné “SS”

en queue de chaque dos et imprimé par un cachet au verso de chaque titre

Quelques piqûres

396.