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les collections aristophil

1508

[BEAUHARNAIS (FANNY DE)].

L’Aveugle par amour

. Amsterdam, Et se trouve à Paris,

Gueffier, 1781. In-8, maroquin rouge, double encadrement

de filets gras et maigre se croisant aux angles, plats ornés

d’un semé d’abeilles compartimenté de pointillés, armoiries

au centre, roulette intérieure, doublure et gardes de moire

bleue, roulette sur les coupes, tranches dorées (

Meslant

).

5 000 / 6 000 €

Gay-Lemonnyer, t. I, col. 2-3.

Édition originale de ce roman de Fanny de Beauharnais, publié de

manière anonyme.

Fanny de Beauharnais (1737-1813), née Marie-Anne-Françoise

Mouchard de Chaban, épousa le beau-frère de la future impératrice

Joséphine. Très tôt attirée par la littérature, elle composa des vers qui

furent recueillis dans

Mélanges de poésies fugitives et de prose sans

conséquence

(1772).

L’Aveugle par amour

est l’une de ses charmantes

fantaisies sur le thème des sentiments amoureux, comme

Les Lettres

de Stéphanie

(1778) ou

Les Amants d’autrefois

(1787).

L’académicien et bibliophile Arthur Dinaux (1795-1864), qui fut l’un

des possesseurs de ce volume, en a détaillé la provenance dans une

note érudite, écrite et signée de sa main, datée de sa propriété de

Montataire en 1861, sur le premier feuillet :

Volume très remarquable, tant pas son auteur, la Comtesse Fanny

de Beauharnais, liée avec Voltaire, le grand Frédéric, Buffon, J.J.

Rousseau et Dorat, que par les personnages par les mains desquelles

ce livre passa jusqu’au moment où il parvint dans notre modeste

collection.

Cet ouvrage, ayant été composé par la tante de l’Impératrice

Joséphine et la marraine de la Reine Hortense, il n’est pas étonnant

de le voir entrer dans la bibliothèque particulière de l’Empereur

Napoléon qui le fit revêtir d’une reliure très luxueuse pour l’époque,

enrichie d’une multitude d’abeilles impériales, au centre desquelles

brille la plaque des armes de l’Empire. Le relieur du palais, Meslant,

se surpassa en cette occasion. De chez l’Empereur, ce volume passa

chez la petite-fille de son auteur, la grande duchesse douairière

Stéphanie de Bade, née le 26 août 1789, devenue pour un temps

la fille adoptive de Napoléon qui la maria le 7 avril 1806 au prince

héréditaire de Bade. On voit sur le titre du livre, et à la page 9, une S

capitale, surmontée d’une couronne fermée, marque de la bibliothèque

particulière de la grande duchesse, née Beauharnais. Cette princesse

mourut au printemps de

[1860, la date n’est pas inscrite].

On vendit

ses livres en 1861, à Manheim, lieu de sa résidence, et c’est à cet

encan qu’un libraire allemand a pu acheter, à mon intention, ce

volume qui résume à lui seul tant de souvenirs.

Montataire, 1861. - A. Dinaux.

Charmant exemplaire dans une reliure décorée de Meslant, aux

armes de Napoléon. Il a ensuite appartenu à la grande duchesse

Stéphanie de Bade

, née Beauharnais, dont il porte le cachet (répété

page 9).

Le décor à semé d’abeilles logées dans des compartiments dessinés

par des filets pointillés ondoyants est à rapprocher de celui d’une

autre reliure signée de Meslant, recouvrant également un ouvrage

de Fanny de Beauharnais,

L’Abailard supposé

(1780) ; ce volume,

aujourd’hui dans les Réserves de la BnF, a été acquis auprès de la

librairie Anne Lamort (cf. catalogue XXIII, mai 2011, n°8).

Gardes légèrement déchirées à la charnière. Quelques rousseurs,

taches dues au retour de la peau sur les gardes de papier.