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Litterature
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NADJA 1902 1941
5 L.A.S. À ANDRÉ BRETON. [Circa fin 1926 et février 1927].
10 pages in-4.
40 000 / 50 000 €
10 pages in-4 au crayon sous polyvinyle blanc cassé, triple filet
horizontal à froid au centre des plats avec le mot « lettres », dos muet,
doublures et gardes de daim beige, chemise demi-veau gaufrée, titre
à l’oeser, étui, (Ph. Fié, 2006).
Les cinq lettres sont conservées sous chemises de rhodoïd, quatre
des lettres sont signées par NADJA, la dernière est inachevée et
non signée.
Léona Delcourt dite « NADJA » se décrit comme soumise à l’ascendant
d’André Breton elle admet l’échec de leur relation mais souhaite que
celle-ci serve à l’œuvre du poète.
… « Je voudrais te dépeindre quelque chose de mystique te broder
tout en or, en gaze, en mousseline. Quelques paysages romantiques
où nous puissions vivre à deux… Il est doux de posséder une âme
attachée à la sienne traverser tous les deux par un même rayon.
Marchant sans cesse côte à côte dans le même sentier qui mène à
la source, celle du bonheur ».
« Mon André, vous êtes parfois un magicien puissant, plus prompt
que l’éclair qui environne votre grave et doux regard – de Dieu » …
« Peut être cette épreuve était nécessairement le commencement
d’un évènement supérieur – j’ai foi en toi… Que rien ne t’arrête… André,
malgré tout, je suis une partie de toi. C’est plus que de l’amour, c’est
de la force… tout ce qui vient de vous ne peut être que de l’amour » …
En octobre 1926, André Breton rencontre NADJA une femme
énigmatique qui le fascine. D’autres rencontres suivirent, parfois
dues à un hasard qui impressionna le poète. Une nuit dans un
hôtel de Saint-Germain-en-Laye marqua le déclin de leur relation
que NADJA poursuivit par l’envoi de dessins et de lettres dont
celle-ci, et qui s’achevèrent par une dernière entrevue en février 1927.
André Breton projeta de faire le récit de cet épisode de quelques
mois qui l’avait si fortement marqué.
NADJA sera publié en 1928.
Rarissimes lettres de NADJA, tragique inspiratrice d’une œuvre
majeure de la littérature du XXème siècle.
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PÉGUY CHARLES 1873 1914
ANNONCES DES CAHIERS.
Manuscrit autographe, circa 1900.
6 pages in-8.
2 000 / 3 000 €
Sous chemise demi-maroquin ocre titré, chemise
(Alix).
Manuscrit autographe de Charles Péguy
destiné à une publication d’annonces des
« Cahiers de la quinzaine » qu’il créa en 1900.
Le dernier numéro se terminera en 1914.
… « L’ambition des Cahiers de la quinzaine, en fait
c’est ça, tient dans cette formule célèbre : « dire la
vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement
la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse,
tristement la vérité triste. »
Dans cette publication Charles Péguy est à la
fois journaliste, écrivain, éditeur, typographe,
comptable, il est le gérant de ses « Cahiers »,
il y publie ses propres œuvres mais aussi celles
d’autres auteurs plus ou moins connus.
« Plusieurs des abonnés dédaignaient nos annonces.
Nous annonçons les institutions où un honnête
homme ordinaire peut collaborer. Nous ne
demandons aux initiateurs de ces institutions ni
leur avis ni leur finance. Il n’est pas donné à tout
le monde de démolir tout un gouvernement en
remuant l’index » …
Notes au crayon bleu de Charles Péguy destinées
à l’imprimeur.