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Litterature
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ARAGON LOUIS 1897 1982
POUR DEMAIN. Poème autographe, circa 1920.
1 page in-8 à l’encre.
3 000 / 4 000 €
Poème autographe à l’encre de Louis Aragon de 20
vers titré « Pour demain », portant également la mention
« Lettrine » et à la fin du poème la mention de la main
d’Aragon « Appartient à M. Paul Valéry ».
Ce poème a servi à la publication du pre-
mier livre de Louis Aragon « Feu de joie »
publié en 1920 au « Sans pareil » dans lequel
il figure avec la même mention « Appartient à M. Paul
Valéry ».
… « La seule école buissonnière
Et non Silèle m’enseigna
Cette ivresse couleur de lèvres
Et les roses du jour aux vitres
Comme des filles d’opéra ».
On sait l’admiration que portaient à l’époque
Louis Aragon et André Breton à Paul Valéry.
toi, fais comme tu veux, tu es mon amie pour la vie, c’est tout et c’est
assez mon ptitlou adoré que j’embrasse de toutes mes forces, ptilou,
mon pticoeur, très chéri » …
A la suite de cette lettre de deux pages écrites du front, figure le
poème « Lou, mon étoile » (2 pages in-8), poème de 78 vers où se
mêlent amour, érotisme, et réalité sombre de la guerre. Il fut publié
pour la première fois dans « Ombre de mon amour » en 1947 aux
pages 122 à 124.
« L’étoile nommée Lou est aussi belle, aussi voluptueuse qu’une jolie
fille vicieuse… Ton royaume s’étend en plaines animées comme les
oiseaux. En plaines mouvantes comme un régiment de fantassins
nomades. Etoile Lou, beaux seins de neige rose. Petits nichons
exquis de la douce nuit. Clitoris délectable de la brise embaumée
d’avant l’aube… Mais cette nuit est si belle ! … Je ne vois que l’étoile
que j’aime. Elle est la splendeur du firmament. Et je ne vois qu’elle.
Elle est un petit trou charmant aux fesses des nuages. Elle est l’étoile
des étoiles. Elle est l’étoile d’amour. Oh nuit, Oh nuit dure toujours
ainsi. Mais voici les gerbes des obus en déroute qui me voilent mon
étoile. Je baisse les yeux vers les ténèbres de ma forêt… Étoile Lou
fait moi monter vers toi. Prends-moi dans ta splendeur. Que je sois
ébloui et presque épouvanté. Que l’espace bleu se creuse à l’infini.
Que l’horizon disparaisse. Que tous les astres grandissent. Et pour
finir fait moi pénétrer dans ton paradis. Que j’éprouve une sensation
de bien-être inouï. Que J’absorbe par toute ma chair, toute mon
âme, ta lumière exquise. Oh mon paradis ! Gui ».
Apollinaire lui écrira tous les jours. La guerre fait rage, il pense à Lou.
Il va continuer à lui écrire jusqu’au 16 janvier 1916. Progressivement
les lettres s’espaceront. La relation entre Lou et Apollinaire sera
moins passionnée depuis la rencontre de Marseille le 28 mars 1915.
Madeleine va remplacer Lou. Ils se rencontreront une dernière fois,
fortuitement en 1917 à Paris Place de l’Opéra.
L’une des plus belles lettres d’Apollinaire à Lou.