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TAJAN - 25
MANUSCRITS
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elle la fait (…).Il est déterminé à vendre Mazan, de garder Saumane qui sera son
"quartier général" lorsqu’il descendra en Provence, ne devant conserver que le
strict nécessaire en mobilier, et ne veut entendre parler d’aucune dette ; Gaufridi
a eu le tort
de s’apitoyer sur le sort de ce Langlois qui est un très mauvais sujet
et un tenur perpétuel de mauvais propos,
ajoutant :
Je ne sais pourquoi vous me
parlez de ce que je puis devoir à Mde de Sade. Vous a-t-elle chargé de me parler
de sa dette ? ou est-ce de la profonde vénération dont vos parents sont bien mal
à propos, pénétrés pour elle qui vous engage à la joindre au tableau ? Je vous
demande instamment de la tenir très à l’écart de toutes nos affaires ; le moyen
le plus sûr d’être mon ennemi étant d’être dans ses bonnes grâces, soit dit en
passant et pour toujours (…).
Etc.
116 — SAINT-JOHN PERSE pseud. d’Alexis LEGER.
1887-
1975. Écrivain poète, diplomate.
L.A.S. à Louis Barthou.
Paris, 19 août 1934.
3 pp. in-4, en-tête en coin
du secrétariat gén. du Ministère des Affaires étrangères.
2000/3000 €
Superbe lettre de l’écrivain, prémonitoire, devant la montée du nazisme
en Allemagne :
(…) Votre éloignement me fait mieux sentir chaque jour tout
ce que signifie pour moi, dans la vie de travail du Quai d’Orsay, le luxe humain
d’un commerce d’esprit et de cœur. Je suis heureux d’imaginer en ce moment
l’actif loisir dont se nourrit votre double méditation, diplomatique et littéraire (…).
Il est bien qu’à une époque où l’amplitude humaine semble en raison inverse de
celle des événements, il y ait encore des hommes et français pour sauvegarder
"l’humanisme" dans son acception étymologique la plus large. J’aimerais lire,
par-dessus votre épaule, quelques unes des pages dont Broglie en ce moment
vous fournit peut-être le prétexte encore plus que le thème. Je pense aux lignes
d’une fière préface, "les Amours d’un poête", où vous avez réservé les droits
de l’homme politique sur la chose littéraire (…). Gardez toute liberté d’esprit et
puisse un instant encore, en dépit de la presse, la lecture du poête créole, vous
délivrer "du temps, de l’espace et du nombre." Tout est calme ici. C’est le creux
entre deux vagues (…). La sérénité et la maîtrise dont témoignent en ce moment
la simplicité de votre retraite intellectuelle, n’a pas seulement été d’un excellent
effet psychologique sur l’opinion inquiète (…). Le mystère même pour la foule, ou
tout le moins le silence, n’est pas la moindre garantie de certitude (…).
117 — Charles-Augustin SAINTE-BEUVE.
1804-1864.
Écrivain, critique.
L.A.S.
S.l., ce 5 mai.
1 pp. bi-feuillet in-8.
100/150 €
L’écrivain est très sensible aux félicitations aimables concernant la publication
d’une de ses critiques sur le Grand Siècle ;
(…) Les choses, pour s’être fait
attendre, n’en sont venues que les plus gracieuses et les plus mûres. Le Sénat
ne saurait me faire oublier que j’ai une dette envers Louis XIV. J’étais bien fatigué
depuis quelques mois ; j’évitais les lectures considérables. J’espère bien, après
ce repos nécessaire, revenir à mon métier dans de dignes sujets (…).
118 — [SAVOIE]. Paolo d’ONCIEU de LA BÂTIE.
1829-
1918. Lieutenant-général aide de camp du Roi d’Italie.
Épée d’officier supérieur. Garde en laiton doré à la monture ciselé,
pommeau à la minerve, décors de tête de lion et palmettes, fusée à
plaquettes de nacre cannelée, coquille enforme d’écu orné aux armes
de Savoie, lame losangée gravée au tiers de trophée et fleurs, mention
gravée "Vive le Roi" d’un côté et de l’autre aigle de Savoie surmontée
de la Croix avec couronne de l’Ordre de Saint-Maurice et Lazare ; signée
"Claude Marlo"; fourreau en cuir à deux garnitures en laiton dorée.
Longueur de la lame : 75 cm
2000/3000 €
PROVENANCE : Epée du comte d’Oncieu de La Bâtie, d’une ancienne famille
savoyarde, page d’honneur du roi de Sardaigne, entré à l’académie militaire
de Turin en 1843, colonel en 1866, major-général en 1875, a participé aux
guerres d’Italie avant d’être promu lieutenant-général et nommé aide de camp
particulier de Sa Majesté le Roi d’Italie Victor-Emmanuel puis Humbert de Savoie,
entre 1877 et 1882, commandant du 12e Corps d’Armée, sénateur italien en
1892, Grand Cordon de l’Ordre de Saint-Maurice et Lazare.