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206.
SAINT-POL-ROUX
. L.A.S., Roscanvel 14 mars 1905, à des « chers confrères » ; 4 pages in-8.
300/400
Réponse à une enquête du
Gil Blas
. « – A quoi tendent présentement, interrogez-vous, le Théâtre et la Poésie ? À la Nature
et à l’Humanité [...], à la Vie. De plus en plus l’art appartient aux
vivants
. Le poëte désire non plus copier la vie [...], mais créer
de la vie meilleure avec les éléments intelligibles et sensibles de la vie universelle »... On lui demande s’il croit à « l’avenir du
vers libre ? Certes, et aussi à celui de la prose à cadences pendeloquée d’assonances. J’en usai copieusement dans mon drame
La Dame à la faulx
», dont il cite deux longs passages... Sur l’avenir du théâtre, « et si je pense qu’il puisse être un moyen de
rénovation sociale ? [...] Eh bien je dis que les temples futurs ce seront les théâtres [...]. Je considère donc le théâtre comme le
plus puissant, peut-être l’unique moyen de rénovation sociale », propos qu’il illustre en citant un de ses articles dans
La Revue
d’art dramatique
en 1901. Il termine en affirmant que le rôle du théâtre dans la cité est « celui de la Conscience », mais ce n’est
qu’au bord « du précipice final que le peuple instinctivement tendra les bras vers ses libérateurs, les poëtes »...
207.
SAINT-POL-ROUX
. Poème autographe signé,
S.P.R.
, 1907 ; sur une page in-4.
300/400
Manuscrit de premier jet et de travail, avec ratures, corrections, et listes de mots apparentés, portant en tête les initiales
et le nom de Saint-Pol-Roux. On peut présumer que ce sonnet irrégulier était destiné à quelque publication collective. Il a été
recueilli dans
Idéoréalités
(Rougerie, 1987).
« Je suis le grand semeur, le grand semeur d’idées
Qui rajeunit le temps de son geste ingénu,
Gonflant d’un lait nouveau les mamelles ridées
Et dorent les sillons d’un froment inconnu »…
On joint une impression du poème
S.P.R.
sur un feuillet de papier Japon.
Reproduit en page 69
208.
SAINT-POL-ROUX
. Manuscrit autographe,
Les Personnages de l’individu (1893), Avertissement
, [1913]
;
16 pages petit in-4 paginées 15-30 (la fin manque), avec 4 coupures de presses insérées et collées, et annotations
typographiques.
400/500
Intéressante présentation de
son monodrame
L
es
P
ersonnages de
l
individu
, en vue de sa réédition en tête du tome I du
Tragique dans l’homme
, qui devait réunir ses ouvrages dramatiques, et dont Saint-Pol-Roux corrigea les épreuves en 1913 pour
paraître chez Figuière (et qui ne fut publié qu’en 1983 chez Rougerie).
Les Personnages de l’Individu
, dédiés à Lugne-Poë, écrits en 1893, parurent en 1894 sous le pseudonyme de Daniel Harcoland.
Saint-Pol-Roux explique sa décision de prendre un pseudonyme, qui tient presque du canular, revient sur l’accueil de cette
œuvre et des remous qu’elle a suscités, etc. À cette époque le public était si défavorable aux « jeune novateurs de France que sa
faveur entière était d’avance acquise aux apports du dehors, quel que fût leur mérite. [...] Pour agir en prophète, il fallait ne pas
être de son pays. Possesseur de quelques données particulières en dramaturgie, je résolus de les produire sous un nom d’allure
étrangère. J’inventai donc, de toutes pièces, un auteur d’Amérique [...] et, comme par enchantement, il fut causé de lui partout.
Apprenez, par surcroît, qu’à ses théories dramatiques Daniel Harcoland adjoignait de sociaux enseignements. Quand on crée
quelqu’un, on ne saurait lésiner. Partiellement accusé ça et là de plagier le fameux anglo-américain, il me fallut parfois courber
le front avec une hypocrisie que j’admirerais volontiers aujourd’hui, si je ne craignais d’offenser le zèle de mes juges »... Il rend
compte de l’accueil de l’œuvre et insère quelques coupures de presse…
209.
SAINT-POL-ROUX
. Poème autographe,
La Treille
, Manoir de Cœcilian 1924 ; 1 page petit in-4.
400/500
Manuscrit de premier jet et de travail d’un sonnet dédié à André Breton.
Ce manuscrit de travail, surchargé de corrections, additions et essais de variantes, fut daté, primitivement, de 1921 ; la
mention « Manoir de Cœcilian 1924 » et la dédicace à Breton, sont des ajouts au crayon.
« La Nuit s’épanouit en nous offrant sa treille.
Ébloui de ces gloires que mûrit le soir,
Je cueillis d’un regard la grappe nonpareille
Et mon âme s’ouvrit en spontané pressoir »…
210.
SAINT-POL-ROUX
. Poème autographe signé,
Allégorie
, Camaret août 1925 ; 5 pages et demie in-fol., avec ajouts
et corrections au crayon.
500/700
Manuscrit de travail de ce long poème dédié à Rachilde.
D’abord mis au net avec quelques corrections, ce poème de 15 versets a été entièrement retravaillé, avec 4 versets
supplémentaires, issus d’esquisses et ébauches de premier jet au crayon, avec des notes et brouillons.
« Ombre aux mains de lilas sur des bras de houlette, accueille le bélier qui retourne au bercail, dos foudroyé par l’aile du
rouge anathème et col ensonnaillé de son intime glas.
Il revient d’une orgie où l’hybride mâchoire entrecueillait le cœur aux vertèbres d’autrui, Mère, efface de moi ces grimaces
d’ivoire en suggérant l’étoile aux lèvres de ta nuit »…