70
203.
SAINT-POL-ROUX
. 6 manuscrits autographes de poèmes dont 3 signés de divers pseudonymes ; 7 pages in-fol.,
dont 5 écrites sur le recto seulement.
1.500/2.000
Ensemble de poèmes pour
L
e
L
ivre de
P
syché
.
La Nonne intermittente
. 4 versions de cette pièce de 5 quatrains. 2 sont des manuscrits de travail, présentant d’abondantes
ratures et corrections, et 2 des mises au net corrigées, marquées « Dernière copie après Camaret » et « Dernière et seule copie » :
l’une est signée « Jean Capol » (rayé et remplacé par « Henri L »), l’autre, « Henri Séon ». Des notes sur ces manuscrits laissent
entendre que le poète envisageait de publier un bouquet de poèmes dans la
Revue blanche
, extraits d’un volume intitulé
Le
Livre de Psyché
.
« En l’orpheline solitude
Où mon cœur sert de sablier
Psyché tisse la quiétude,
Et tous ses vœux sont d’oublier »…
La Fille des perles tristes
. 2 versions de cette pièce de 5 quatrains. La première, marquée « Dernière copie », est abondamment
raturée et corrigée ; la seconde, « Dernière copie après Camaret », avec de nouvelles ratures et corrections, porte aussi des notes
envisageant l’inclusion du poème dans
Le Livre de Psyché
(« à paraître »), à la suite de la
Nonne intermittente
et d’
Éolienne
.
« J’errai sur les solides œufs
Qu’avaient pondus les ouragans
Sur le bord des humides bœufs
Tombés de mes yeux de printemps »…
L’Heure miséricordieuse
. Mise au net calligraphiée de cette pièce de 5 quatrains, signée « Saint-Pol-Roux ».
« Mon Âme, aux deux joues de lumière
À la façon d’une fermière,
Exulte, pour la fois première,
Ainsi qu’une rose trémière »…
Un fragment de papier épinglé à ce manuscrit comporte une note sur
Psyché
et une idée sur la permutation de chevaux de
bois et de personnes vivantes : «
Vire-vire
[…] Déduire un cas philosophique »…
Reproduit en page 69
204.
SAINT-POL ROUX
. 3 L.A.S., [1893 ?]-1917, [à Alfred Vallette] ; 6 pages in-12 (la dernière sur papier deuil).
400/500
[1893 ?]
. Il a reçu ses 26 exemplaires des
Reposoirs
. « La présence de mon frère Victor retour du Brésil via Bordeaux m’a
répandu de ma Tour de Solitude en les streets de Paris. La faiblesse humaine me porta vers les Marpons et autres Bailly et – ô
désespoirs de la Flammarion ! – mon dernier-né triomphe par son absence à la devanture de ces mausolées de l’Art neuf. Notez
que, selon vous, le moment est propice, aucune édition Zola etc. n’attirant l’œil contemporain présentement »…
6 janvier 1895
.
Il a lu et relu sa lettre touchant « le II de mes
Reposoirs
, mais hélas il m’est totalement impossible de verser préalablement 250
frs au
Mercure
pour aider aux frais de l’édition. Je suis traqué par les créanciers et à la veille d’être derechef fichu à la porte
par le proprio. Ô la
bénédiction
de Baudelaire !... Ne pas pouvoir tranquillement réaliser, et le peu qui est fait ne pas pouvoir
l’éditer !... Laissez-moi jeter un merde ! formidable à la face du ciel ! »…
Camaret 14 juin 1917
. Il demande l’avance de quelque
petite somme sur ses pauvres bouquins, « ma situation familiale par ces temps de guerre étant si précaire que je n’oserais
l’avouer, même en alexandrins ». Il doit certes toujours 50 francs au
Mercure
: « Mauvaise note peut-être à mon désavantage.
Mais, votre directoriale amitié aidant, je ne désespère pas d’être pardonné »…
205.
SAINT-POL-ROUX
. Manuscrits autographes de 2 poèmes, le second signé, 1895 et s.d. ; 2 pages in-4 et 2 pages
in-fol. (un peu froissées).
500/700
Loup blanc
, daté « Forêt des Ardennes, décembre 1895 » : mise au net tardive d’une pièce de 8 quatrains (dont un ajouté en
marge), dédiée à son fils cadet, « À mon petit Lorédan » :
« Fauve comme un pain sur la planche
à la sortie du rouge four
Tant j’ai croqué la brebis blanche
Que me voilà tel en retour »…
Au verso du feuillet, brouillon de notes et ébauches diverses : « Le 7 c’est de la vie en portefeuille. / Ce “bolide” est au service
de la Mort. / Virage dangereux ; déhanchement (canaille) de la Camarde »…
La Falaise
, légende
, signé « Saint-Pol » ; mise au net sans rature, ni correction, d’une pièce de 42 vers, en deux parties :
« Parfois, malgré ses vieilles chaînes,
L’Océan, las de son destin,
A le désir des fleurs prochaines
Et des vallons au vert festin »…
On joint une copie autogr. du
Loup blanc
par Divine Saint-Pol-Roux.