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Parmi les beautés de l’exécution de ce morceau il faut signaler le solo de cor, rendu par M. Rousselot avec une telle pureté et tant
d’égalité dans les sons, qu’il devenait fort difficile de s’appercevoir que cette phrase, écrite pour l’exécutant en
la bémol
, contient
par conséquent une grande quantité de notes
bouchées
, dont l’intonation, comme on sait, n’est pas toujours sans danger pour
la justesse ». Les quatre chanteurs avaient bien travaillé et n’ont « presque pas laissé apercevoir l’énorme difficulté de leurs
rôles » ; quant aux chœurs, ils ont été « exécutés aussi bien que possible. S’ils n’ont pas plus de sonorité, il faut en chercher la
cause dans le diapason trop élevé où l’auteur a presque toujours maintenu les voix et dans la multitude de syllabes qu’il leur
a donné à prononcer. On devrait bien, quand on exécute cet ouvrage au Conservatoire, donner aux auditeurs une traduction
littérale des paroles allemandes ; les vers français que l’on chante n’en sont qu’une imitation libre dont, au reste, on n’entend pas
un mot. Comment veut-on que le public puisse comprendre ainsi toutes les intentions du compositeur, reconnaître la raison du
plan qu’il s’est tracé, et apprécier le mérite d’expression de ses chants ? On sait que le sujet des chœurs est une ode de Schiller,
mais le sens de cette ode est demeuré inconnu au plus grand nombre, à tel point que j’entendais dire l’autre jour que c’était le
fameux poème de
la Cloche
, tandis qu’il s’agit de l’
Ode à la joie
. »
On joint le livre d’Adolphe Boschot,
Une vie romantique Hector Berlioz
(Plon, 1919), un des 5 exemplaires sur pur fil
Lafuma (5/5), relié, avec envoi a.s. à Léon Bérard, et l.a.s. au même (21 mars 1926).
6.
Émile BERNARD
(1868-1941) peintre. Poème
autographe avec dessin au verso ; 1 page et demie in-4
avec cachet d’atelier.
1.000/1.200
Beau poème de 22 vers, avec quelques ratures et corrections,
contre les écoles, les prix, les jurys et les professeurs. En
épigraphe, deux vers de
Don Juan
: « Je’ n’ai rien de plus cher /
que toi, tombeau de chair ».
« Ces intrigants, ces fous, ces cuistres, ces bedeaux
Insultent les rayons qui nous tombent des hauts
Ils veulent nous lier d’un carcan dérisoire
Et se faire flambeaux de cette prison noire
Qu’ils bâtissent à coups de mots, de préjugés,
De tomes, de compas, de jurys et d’objets
Plus horribles à nommer les uns que les autres »....
Au dos, dessin d’architecture à l’encre violette représentant
un porche (décor de théâtre ?).
7.
Sarah BERNHARDT
(1844-1923). L.A.S. « Sarah » et photographie dédicacée ; 1 page in-8 sur papier deuil à
son chiffre et devise
Quand même
, et photo 9 x 14 cm contrecollée (traces de montage).
150/200
S.d.
« Je t’en prie, je t’en supplie. Lis
le Coupable
de Coppée et Marthold. Lis-le, tu me remercieras. Lis-le je t’en supplie
c’est tout à fait remarquable. Je t’embrasse à plein cœur »…
Portrait de l’actrice (par les studios Falk), assise sur un fauteuil, tête penchée et posée sur la main droite, dédicacée à son
habilleuse : « à Marie Pannetier souvenir sympathique Sarah Bernhardt 1914 ».
8.
William BOUGUEREAU
(1825-1905) peintre. 7 L.A.S. et 1 L.S., 1865-1904, à son « cher Thomas » ; 13 pages
in-8 ou in-12, plusieurs à son chiffre.
300/400
5 décembre 1865
. Il le prie de parler à Mme Debay de son projet de mettre un passage au milieu de sa propriété…
S.d.
. Suite
à l’intervention de son ami, il pensait trouver Mme Debay toute disposée mais elle est au contraire pleine d’indécisions et de
retenues : « Vraiment je ne sais que penser de cette dame »…
La Rochelle 6 septembre 1875
, au sujet du retard dans l’exécution d’un décor pour une église, « occasionné par celui qui fait
le piédestal »…
6 octobre
. Il doit malheureusement renoncer au plaisir de le recevoir chez lui et d’assister à la pose de la statue,
le sculpteur du piédestal n’ayant toujours pas posé la première pierre : « Je sors à l’instant de la cathédrale ; mais je n’ai trouvé
à qui parler, j’ai vu seulement »… Ce contretemps le contrarie beaucoup : « Ici tout le monde est en vendange dans ce moment
depuis l’architecte jusqu’aux ouvriers et rien ne marche et pour moi il m’est impensable de retarder davantage mon départ »…
La Rochelle 9 septembre 1886
. Il le remercie d’avoir bien voulu se charger de prononcer un discours à sa place lors de
l’enterrement de leur ami Xavier, « une corvée toujours délicate et souvent bien pénible ». Le rôle que ce dernier avait joué dans
l’association [l’Association des Artistes dont Bouguereau est président] « faisait une obligation au Président de dire quelques
mots pour honorer sa mémoire » …
Paris 17 juin 1888
. Il le prie de le remplacer aux obsèques de M. Schneider…
10 juillet