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[Montgolfier et Pilâtre de Rozier / Lyon].
Pierre Godard des Breusse (Grenoble
1754 - après 1814),
ingénieur géographe du Dauphiné (de 1769 à 1792), résident à Gap, puis officier du génie
sous l’Empire. L.A.S. à Laplane, à Sisteron. Gap, 25 janvier 1784. 2 pp. ½ in-4, bords légèrement brûlés.
Adresse et cachet de cire au dos.
Témoignage inédit sur l’ascension de Pilâtre de Rozier et Montgolfier à Lyon le 19 janvier 1784, troisième
voyage aérien de l’histoire
. “
À mon retour de Lyon, mon cher ami, je suis allé voir partir le globe aérostatique de
M. Montgolfier […]. Puisque vous désirés connoitre quelques détails sur cette sublime expérience,
je vous dirai que
l’attelier où on a travaillé étoit placé aux Bretaux un peu au dessous du pont Moran. Ce balon avoit 112 à 115 pieds
de diamètre et 130 de hauteur
[ce fut le plus gros ballon jamais construit avant le Zeppelin]. Il n’est pas possible de
se figurer sa beauté lorsqu’il étoit enflé. Après plusieurs expériences lundi dernier 19 du courant à midi on commença
à l’enfler, à une heure il fut dans sa plus grande beauté, alors on attacha une galerie au dessous où étoit le foyer qui
devoir entretenir la raréfaction de l’air, à une heure un quart on lacha tous les cables qui retenoient cette machine,
alors on la vit s’élever à huit pieds environ et planer en razant la terre sur 20 toises de longueur.
150.000 spectateurs
crurent qu’elle ne pourroit jamais s’élever, mais incontinent on la vit prendre son essort avec une majesté qui
ravit l’admiration
; huit voyageurs placés sur la galerie saluèrent le public qui le leur rendit avec une satisfaction
inconcevable, enfin dans l’espace de cinq minutes cette masse énorme ne parut plus que comme un tonneau de
cinq à six charges, le soleil sembloit éclairer son départ, on ne peut rien voir au monde de plus admirable. Mais la
consternation vint bientôt altérer la satisfaction générale, on vit ce balon loin de diriger sa course du côté de Paris,
décliner avec assez de rapidité et bientôt on vit qu’il tomboit. Chacun courrut du côté de sa chute et
on arriva assez
à tems pour aider les navigateurs aériens à sortir de l’embarras des toiles dans lesquels ils étoient
. Heureusement
aucun d’eux n’a eu de blessure dangereuse, mais seulement quelques légères contusions ;
le feu incontinent embrasa
la galerie et je l’ai vu réduire en poudre
: on pense que la cause de sa chute est quelques grosses lézardes faites
dans la calotte du balon qui laissoit échapper plus de gaz que l’on ne pouvoit en réparer. Quoi qu’il en soit, il est
inconcevable que cette énorme machine ait pu s’élever à plus de 500 toises portant environ 200 quintaux. Je ne crois
pas que l’on puisse voir rien au monde de si beau que le spectacle de ce départ, et je ne voudrois pas pour beaucoup
avoir éprouvé le sort de nombre de nos Grenoblois qui ont restés environ 15 jours à Lyon et sont repartis sans rien
voir ; j’y ai resté depuis le 16 jusqu’au 22 et j’ai vu un spectacle qui peut être ne se représentera jamais […]
”.
1 000 / 1 500 €
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[Montgolfieret PilâtredeRozier / Lyon]. ChansonduballondeM. deMontgolfier.
Pièce imprimée, 1 p. in-4, sans date [1784]. Imprimerie de A. Idt, à Lyon.
Très rare pièce imprimée en patois lyonnais sur l’ascension de Montgolfier et Pilâtre de Rozier.
Que t’ai don
cela marveilla / Que raconte Revarchon / I no baille novella / Qu’on da faire on biau balon […] / Ze me metons in
dispensa / Par alla jusqu’Brotiau […] / Tot don coup ze vi parêtre / Pilaustre et de Mongorfi […]
”. Au total 96 vers.
400 / 600 €
169
Saint-Domingue / Esclavage / Marcophilie. Lettre datée de Saint-Domingue, 24 février 1791, 2 pp.
in-4. Marques postale au dos (note au crayon indiquant la cote : “
vente Lenain n°112. 1977 sup. 2000 + frais ;
1986 n°34 : 12,125 f.
”)
Lettre d’un négociant-négrier installé à Saint-Domingue, évoquant la prospérité de son activité, “
malgré le désordre
qui règne dans la colonie depuis quelques temps, les affaires ont été assez avantageuses pour nous [...]
”.
100 / 150 €
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