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Catalogue de vente du 20 mai 2015

94

sant simplement à ce que ses œuvres soient

reproduites par la gravure sur bois. Nous

pensons au contraire que Courbet s’est im-

pliqué dans cet ouvrage, qui semble n’avoir

d’autre but que de proposer un catalogue

très complet de ses peintures, sous couvert

de littérature populaire en vogue à l’époque.

Pour preuve, le fait que le roman est illustré

des œuvres légendées pour l’occasion : c’est

l’intrigue qui semble bâtie selon la succes-

sion des tableaux. Egalement, ce qui est

tout-à-fait étonnant, Courbet lui-même

apparaît dans le texte, dans les dernières

pages, et intervient dans l’action comme

un personnage romanesque (ce qui permet

de reproduire, en dernière illustration, le

tableau « Bonjour Monsieur Courbet »).

Ce sont même les paroles qu’on lui prête

qui forment en quelque sorte l’épilogue

du roman. Il semble donc envisageable de

considérer ce roman illustré comme partie

prenante de l’œuvre de Gustave Courbet.

C’est un cas tout-à-fait unique dans l’his-

toire de l’art du XIX

e

siècle : aucun autre

livre ne semble avoir été jamais illustré par

l’œuvre quasi complet d’un peintre durant

son activité.

(Voir : Petra TEN-DOESSCHATE CHU,

« Publicity, vulgarization, and aesthetic de-

mocracy : Courbet and Jean Bruno’s Les

misères des gueux », dans :

Source, Notes on

the history of Art

. N.Y., Ars Brevis Found.,

2009, vol.29, n°1, pp. 22-30).

Voir les reproductions.

500 / 700 €

241.

[

Contre-Révolution

] [

DANICAN

(Louis Michel Auguste Thèvenet)]. Cas-

sandre ou quelques réflexions sur la Révo-

lution française et la situation actuelle de

l’Europe.

Au Caire, Malte, Corfou, Zante

et Céphalonie et à Paris, chez les héritiers

de Babœuf, Juillet 1798. In-8, 133 p., [2]

f., frontispice gravé, demi-basane fauve mo-

derne, dos à 4 nerfs, titre doré (dos un peu

frotté, qq. rousseurs).

Rare opuscule écrit par un ancien offi-

cier des armées de la Révolution, passé

au royalisme de combat, qui détaille avec

grande précision les fourberies, trahisons,

240.

COURBET

.

BRUNO

(Jean, pseud.). Les misères de gueux.

Ouvrage entièrement illustré par G. Courbet.

Paris, Librairie inter-

nationale ; Bruxelles, Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1872. In-4, [3] f.,

236 p. à 2 colonnes, 59 illustrations gravées sur bois dans le texte d’après

les œuvres de Gustave Courbet, reliure de l’époque demi-chagrin rouge,

dos à 5 nerfs, auteur et titre dorés, caissons orné d’un fleurons et bordés

d’un double filet et de pointillés, le tout dorés (dos un peu noirci, 2 coins

émoussés, petits accrocs dans qq. marges).

Édition originale, publiée en livraisons, de ce roman de critique sociale

écrit par Jean Vaucheret (Besançon, 1821, Paris, 1899) sous son pseu-

donyme de Jean Bruno. Elle est illustrée de 59 gravures sur bois dans

le texte, qui toutes reproduisent des œuvres de Gustave Courbet. (Une

60e illustration figurait sur la couverture, qui n’a pas été conservée

dans cet exemplaire).

Les quelques spécialistes qui se sont penchés sur la question de cet

ouvrage rare et peu connu n’en ont pas fait grand cas, laissant entendre

que l’artiste s’était un peu désintéressé de cette publication, autori-

mensonges, actes de terrorisme, qui permirent à la république fran-

çaise d’envahir la Confédération Hélvétique. L’auteur, témoin direct

des évènements, prédit également la chute du Saint-Empire et de la

Prusse.

60 / 80 €

242.

DAVANNE

(Alphonse). La photographie. Traité théorique

et pratique.

Paris, Gauthier-Villars, 1886-1888. 2 volumes grand in-

8, XV-467 + XIII-573 p., 2 frontispices, env. 235 figures dans le texte,

demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs, auteur, titre, tomaison et fleurons dorés

(serpente du 1er front. usée, rousseurs au tranches et f. limin., et au 2

e

frontispice sans gravité).

Le premier frontispice est une épreuve instantanée reproduite en pho-

toglyptie d’après un cliché au gélatinobromure d’argent ; le second est

une photo-aquatinte d’après le procédé Manzi. Alphonse Davanne

(1824-1912) fut un des membres fondateurs de la Société française de

Photographie qu’il présida de 1867 à 1901.

Voir la reproduction.

180 / 250 €

242

240

240