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L’état de Rouget de Lisle avait gravement empiré le 25, « par la décroissance rapide des
facultés morales et des forces physiques de notre pauvre malade », puis il perdit connais-
sance. « Il ne reconnut plus personne, il ferma les yeux, sa respiration s’accéléra, son
agonie commença et à minuit du 26 au 27, il rendit le d[erni]er soupir »… Voïart fait
ensuite le récit des obsèques : « Un détachement de la Garde Nationale commandé par un
offcier escorta le convoy, une couronne de feurs blanches et de laurier, son épée, sa croix
d’honneur fxée sur son cercueil par des crèpes exprimaient les titres du défunt aux regrets
de ses contemporains. […] Un jeune ouvrier de la Maroquinerie apporta un faisceau de
feurs d’immortelles qu’il distribua par bouquets à tous les assistants et à la Garde Natio-
nale qui les mit au bout de son fusil. » Après le discours du général Blein, « nous enten-
dîmes entonner la Marseillaise par les mêmes jeunes ouvriers qui avaient distribué les
immortelles et par la Garde nationale »… Élisa Voïart, son épouse, ajoute quelques mots.
86.
Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921). 3 L.A.S., 1880 et s.d., [au poète Édouard Gui-
nand] ; 5 pages et demie in-8 et 1 page obl. in-4.
250/300
2 avril 1880
: « Je serai probablement obligé de faire quelques coupures dans
L’Orage
,
je pense que vous me le permettrez »…
Aix-les-Bains 3 juillet 1880
: « Je n’ai pu encore
songer à me mettre à l’ouvrage pour
Le Retour
. Rien ne presse du reste et je suis forcé de
m’occuper avant des choses que je compte faire exécuter au commencement de l’hiver.
Le Retour
est vraisemblablement la tâche du mois de novembre, et je ne montrerai cette
œuvre à personne avant qu’elle ne soit complètement terminée, ainsi que j’ai toujours
fait ». Il le consultera cependant « pour quelques coupures qui me paraissent indispen-
sables, les concerts de M. Guillot de St Bris ne comportant pas d’œuvres de trop grandes
dimensions »… – Il annonce qu’il ne pourra pas mettre le petit poème en musique, qu’il renvoie pour « faire le bonheur d’un autre
compositeur moins occupé »…
87.
SULLY-PRUDHOMME
(1839-1907). 7 L.A.S. ou cartes, 1884-1901, au poète Édouard Guinand ; 9 pages in-8 ou in-12 et 2 cartes
de visite.
150/200
23 décembre 1884
, belle lettre pour son recueil
Au courant de la vie
, qu’il commente et analyse longuement avec enthousiasme et admi-
ration, avec quelques critiques amicales : « je crois que nous faisons bien de ne pas chercher nos règles ailleurs que dans la tradition
classique […] et nos inspiration ailleurs que dans les émotions naturelles de l’âme »…
27 janvier 1886
, remerciant pour « le sonnet si
touchant et si habile que tu as eu la gracieuse pensée de me dédier. […] Si tout le volume que tu prépares est aussi achevé, je lui prédis
un sérieux succès »…
Enghien 4 août
, compliments pour son « excellent volume de poésies. […]. Nous sommes de la même école ;
vous versifez avec le respect des règles classiques, à mon avis les seules dictées par l’oreille »…
30 mars 1888
, au sujet du festival pour
le monument à La Fontaine qui doit être élevé à Passy…
Aulnay 16 septembre 1894
, félicitations pour ses
Offrandes à Euterpe
: « Il y a
nombre de poésies très heureuses et bien habiles dans ce recueil dédié aux musiciens qui lui doivent tant ! »… On joint 1 L.A.S. et 2
cartes de visite à Mme Guinand.
88.
Édouard SWEBACH
(1800-1870) peintre. P.A.S., Paris 20 février 1826 ; 1 page in-8, adresse, cachet cire rouge (encadrée). 150/200
« Je soussigné déclare que le tableau représentant La course du Prix royal reporté par la Nell le 22 septembre 1823 et qui a été exposé
au Salon de 1824 et bien entièrement de moi et que c’est moi-même qui l’a vendu à Monsieur Rivoiron »… Suit la certifcation de la
signature du peintre par C. Rivoiron, Lyon 28 février 1826.
89.
Paul VALÉRY
(1871-1945). Dessin original à la mine de plomb, avec notes autographes ; 21 x 13,5 cm.
500/700
Valéry a dessiné sa jeune femme Jeannie jouant du piano, assise sur un tabouret ; sur la gauche, deux études de main. Au bas, cette
note à l’encre : « La joie est la dépense causée par la ressource ». Au verso, note au crayon : « Tout but pouvant être regardé comme
intermédiaire c’est un but des buts qui se forme mais ceci demande une sorte de
recul
– c’est un dépassement »…
Voir la reproduction.
90.
Paul VALÉRY
. Aquarelle originale, [1912] ; 7,5 x 11,5 cm.
500/700
Concert dans un salon : une femme en robe verte, assises devant
un piano à queue, accompagne un chanteur en habit, dont l’ombre
s’étend sur un rideau rouge. L’aquarelle est faite au dos d’un carton
pour l’exposition de la 2
e
vente de la collection Henri Rouart, chez
Manzi-Joyant, 14 décembre 1912.
On joint un autre carton d’invitation à cette exposition, avec notes
autographes au verso : sous le titre
Poésia
, liste de mots suivie de
notes : « Si on prend tous ces mots spac on peut se proposer d’en
faire un système coordonné – et ce sera comme un poème avec au
lieu des rimes, des
homosémies
, des rimes de sens, ici le regard »…
Voir la reproduction.
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