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206.
Jean-Baptiste-Louis de ROMÉ DE LISLE
(1736-1790)
physicien et minéralogiste, l’un des créateurs de la
cristallographie moderne. L.A.S. « De Romé De Lisle
des Academies de Stockholm, des Curieux de la Nature
et de Mayence », Paris 30 décembre 1775, à M. Andrea,
apothicaire à Hanovre ; 4 pages grand in-fol. (un peu
brunie).
1 200/1 500
Longue lettre ouverte en réponse aux objections d’un
lecteur de son
Essai de cristallographie
, parvenues par
l’intermédiaire de Jacques-Emmanuel Roques de Maumont
[pasteur, conseiller du landgrave de Hesse-Hambourg,
correspondant de Voltaire].
Les remarques critiques de l’apothicaire et son double index
de
Cristallographie
sont le « fruit d’une lecture attentive » d’un
« homme tres instruit », et aptes à améliorer une nouvelle édition,
probablement dans le format in-4°, « plus commode, car les
additions, qui seront certainement très nombreuses, rendroient le
format actuel trop volumineux ».
Romé de Lisle veut répondre à ses trois objections. La première
concerne « les tableaux cristallographiques » qui font mention
de diverses cristallisations qu’on ne rencontre pas dans le livre.
Ces omissions, réelles, proviennent d’additions faites pendant
l’impression, et il y a des lacunes dans les tableaux pour
plusieurs motifs, mais pour le reste, « je viens de me conformer
exactement aux corrections de votre
index
, que j’ai vérifié avec
le plus grand soin »… Suivent une vingtaine d’articles qui
réfutent ou complètent les précisions de son correspondant :
ainsi au tableau 6, figures 15 et 17, «
Smaragdus
. Ajoutez
dictus
Morillon
. C’est un spath vitreux dont il est parlé dans la note
de la page 157, où il faudra citer le tableau et mettre dans le tableau
Emeraude Morillon
»… En ce qui concerne
la demande de reproduire les figures de cristallisations données par Linné et Hill, Romé de Lisle renvoie son
correspondant aux ouvrages de ces savants : « si vous les eussiez eu, il vous auroit été aisé de voir que j’ai fait
graver non seulement toutes les figures de cristaux que ces auteurs ont publiées, mais même plusieurs autres
qui leur étoient inconnues »… Enfin quant à la recommandation d’enrichir son ouvrage de cristallisatons
décrites dans des ouvrages de chimie, il n’a pas prétendu « épuiser cette matière, mais donner ce qui étoit connu,
avec une idée des découvertes qui restoient à faire dans cette partie »… Dans la nouvelle édition, il exprimera
publiquement sa gratitude à Andrea et « aux divers savans étrangers qui m’ont honoré de leurs conseils »…
207.
François ROZIER
(1734-1793) prêtre, botaniste et agronome. L.A.S., Paris 26 avril 1780, à Louis Cotte,
correspondant de l’Académie des sciences et curé à Montmorency ; 1 page in-4, adresse.
250/300
« Vous m’avés fait l’honneur de me dire dans le tems que vous deviés cultiver séparément tous les plans de vignes
que l’on cultive dans les environs de Paris. Si vous avés exécuté cette généreuse resolution et si vous ne trouvés
pas ma demande indiscrette, je vous prie d’avoir la complaisance de m’envoyer la nommenclature et de séparer
par un — la liste des raisins blancs de celle de noirs »… Il le prie aussi de disposer l’information par colonnes :
noms, couleur, forme du raisin, grain, saveur, etc. « Pardonnés si je vous distrait de vos occupations, si je leur
dérobe des momens précieux. Vous aimés à obliger voilà mon titre et mon excuse »…