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172.
Charles-Marie de LA CONDAMINE
(1701-1774) astronome, voyageur, mathématicien et naturaliste.
L.A.S., Paris 27 mai 1768, à Pierre-Louis Gandoger de Foigny, docteur en médecine, à Nancy ; 3 pages in-4,
adresse avec cachet de cire rouge à ses armes (beau portrait gravé par Cochin).
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Intéressante lettre sur l’inoculation, à l’auteur d’un
Traité pratique de l’inoculation
(1768).
M. Dezoteux lui a confirmé les détails, et M. Morand le médecin a lu à l’Académie le procès-verbal des médecins
et chirurgiens, lequel « suffit pour persuader à tout homme non prévenu que l’inoculation n’a eu aucune part à la
convulsion qui a fait périr l’enfant »… Il relève un fait clinique qui ferait croire que cette convulsion était étrangère
à l’inoculation : le praticien n’a rien à se reprocher, et il le complimente sur son
Traité
. « J’ai souvent écrit au
D
r
Mahy que je croyois qu’il n’etoit pas encore tems de conseiller en ce païs ci d’inoculer les enfans au dessous de
quatre ans, quoique ce fut le moyen d’en sauver un grand nombre, qui meurent avant cet age de la petite verole dans
certaines épidemies telle que celle dont vous avés peut-être eté témoin à Montpellier il y a quelques années, que
puisque la moitié des enfans mouroit les premieres années de la vie de maladies inconnues dont l’inoculation ne
pouvoit les préserver, de 50 inoculés à cet âge il en mouroit 50 et qu’infailliblement on mettroit un grand nombre
de ces morts sur le compte de l’inoculation. Il est bien malheureux que vous soyés la premiere victime du préjugé
en cette occasion. Le tems seul peut ramener l’opinion publique […] Les enfans de M. le P
ce
de Condé, le jeune Duc
de Bourbon et sa sœur viennent d’etre inoculés avec le plus grand succès par M. Tronchin, ils ont eu une petite
vérole asses abondante mais très bénigne. Ils ont été exposés à l’air suivant la nouvelle méthode »… Il parle ensuite
du Dr Paulet, et de son
Histoire de la petite vérole
: on dit que ce protestant a cru lever des obstacles à être reçu
docteur de la Faculté de Paris en se déclarant « contre une doctrine qui sent aparamment l’herezie parce qu’elle
est généralement aprouvée à Londres et à Genève. Votre livre a paru peu de tems après le sien et est bien propre à le
réfuter »… Il approuve son projet d’une nouvelle édition augmentée de nouveaux faits, seul moyen d’« aneantir les
fausses conséquences des ant’inoculistes », et il cite les chiffres impressionnants du succès du traitement à l’hôpital
de Londres. Il lui adressera bientôt un mémoire sans prétention : « Je confesse mon ignorance en médecine, je ne
suis pas mieux instruit dans la pratique de cet art, il m’est seulement permis de raisoner sur les faits dont j’ai eté
témoin, ou qui sont apuyés sur des temoignages authentiques. Je m’en suis tenu là »…