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et une violente maladie le retint alité deux mois. Après une rechute de six semaines, le voilà presque rétabli. Il
s’apprête à partir pour une cure d’eaux thermales à Spa, d’où il viendra à Paris…
Ils pourront alors terminer ensemble leur travail : « La partition de notre
Robert
est fini depuis quelque temps,
c’est-à-dire fini autant que cela étoit possible loin de vous & de M. Scribe. Il m’auroit fallu souvent de petits
changements & d’arrangements, qui pour la plupart auraient été pour vous l’affaire d’un rien (p.e. d’ajouter ou
d’oter des vers, d’allonger ou de racourcir des rythmes &c &c) […] Si nous nous mettons donc à la besogne bientôt
après mon arrivée à Paris, c.a.d. vers la fin d’Octobre, le tout peut être largement fini à la fin de Novembre. Je puis
donc non seulement vous promettre de livrer (entièrement terminé) la partition à cette époque, mais je vous
autorise aussi à le
déclarer en mon nom
à la Direction du Théâtre Faydeau, si bon vous semble. – Je sais bien du
reste que mon retard vous occasionne un dommage réel, car le succès de
Robert comme pièce
, étant très probable,
c’est de l’argent comptant que je vous fais perdre, en livrant la partition six mois plus tard que je l’avois promis »…
Il se propose de le dédommager en partie, en persuadant Scribe d’accepter les offres qu’il avait refusées l’année
passée : « Vous pouvez tous deux les agréer en bonne conscience cette fois-ci »… Il a reçu une lettre du directeur de
Feydeau, M. de Gimel, qui le presse de rendre sa partition au plus vite, mais il lit dans les journaux « tant de bruits
contradictoires sur les destinées futures de Faydeau […] Sauriez-vous me dire p.e. si tous les bons chanteurs de ce
théâtre resteront dans la nouvelle administration, ou s’ils se disperseront ? Si l’orchestre et les chœurs qui auraient
même à présent besoin d’être renforcés, ne seront pas rétrécis ? Et si par malheur cela adviendrait comme cela, est
ce qu’il ne vaudrait pas peut-être mieux dans ce cas d’arranger
Robert
pour le grand opéra »… En attendant, il a
signifié à M. de Gimel qu’il ne pouvait s’engager sans l’avis des autres auteurs… Il termine en priant Germain de
saluer son « illustre frère,
le grand Casimir
» ; son propre frère Michel a remporté un grand succès avec sa nouvelle
tragédie
Struensée
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