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9 octobre 1785 :

«

Sire, M. de Crosne m’a rendu compte à Paris, d’une affaire

qui intéresse l’administration que vous m’avez confié, je n’en ferai pas un grand

détail dans cette lettre, parce qu’il m’a dit que M. le Baron de Breteuil à qui

il en a aussi fait part, a dû en rendre compte à Votre Majesté. Le Sr Le maître

qui a été arrêté avant-hier à la Barrière du Temple et chez lequel on a trouvé la

source des libelles qui paraissent depuis quatre ans, était avocat au Parlement

de Rouen. Il était ensuite venu s’établie à Paris, ayant rendu quelques services

à Rouen à M. de Montbarrey, il avait accepté les charges de secrétaire du Roy

et de Greffier du Conseil des Finances de M. de Vougny. J’ai vu une partie du

mauvais écrit que M. de Crosne a trouvé sur lui et que ce Magistrat m’a fait voir.

On y a aussi trouvé tous les ustensiles nécessaires pour l’imprimer, et lorsqu’il

a été arrêté à la Barrière du Temple il portait une planche d’imprimerie toute

composée, et qu’il a laissé tomber afin qu’elle se rompit. Je prends Sire la liberté

de vous proposer de donner ordre de le transférer au Châtelet, et d’ordonner à M.

de Crosne de remettre au Procureur du Roy du Châtelet tous les procès verbaux

et les interrogatoires, avec les libelles et papiers saisis, afin qu’on lui fasse son

procès ainsi qu’à ses complices et adhérents. C’est l’unique moyen de tarir la source

des écrits infâmes dons on inonde le public. Je suis avec le plus profond respect,

Sire, De Votre Majesté, Le très humble, très obéissant, très fidèle et très soumis

Serviteur et Sujet, Miromesnil. » -

28 octobre 1785

: « Sire, M. le Premier

Président m’a mandé que les Chambres ont été assemblées ce matin. L’on a arrêté

que le procès verbal de ce qui s’est passé Vendredi 23 de ce mois serait rédigé et

apporté à l’assemblée des Chambres Vendredi prochain pour y délibérer. Il y a eu

un second avis pour délibérer sur le champ. Il n’y a eu à cet avis que deux voix.

Les lettres patentes pour les décrets détenus à la Bastille ont été portées ce matin

par M. le Procureur Général, mais elles n’ont pu être présentées à la Grande

Chambre pour être enregistrées, parce que M. Fitan a la fièvre. Il a mandé à

M. le Premier Président qu’il tacherait d’aller au Palais Vendredi. M. le Premier

Président me mande aussi qu’il m’enverra demain une liste de Cent des Messieurs

de la Grande Chambre qu’il pense être le plus en état de remplir les fonctions de

rapporteur des affaires de Votre Majesté. Je supplie Votre Majesté de permettre que

j’aille à Paris demain pour quelques affaires de famille que j’y ai. Je reviendrai

Vendredi matin. Je tacherai aussi de voir M. le Premier Président, et je vous

rendrai compte de ce qu’il m’aura dit. Je suis avec le plus profond respect… »

-

2 février 1786

 : « Sire, J’ai eu l’honneur de remettre Dimanche dernier à

Votre Majesté, un libelle imprimé, intitulé, Recueil de Pièces authentiques et

intéressantes pour servir d’éclaircissement dans l’affaire concernant le Cardinal

de Rohan. Depuis huit jours ce libelle se vend avec profusion, au Palais Royal,

aux Tuileries au Palais, et en différents endroits, quoique le Lieutenant de Police

en ait fait saisir chez plusieurs Marchands de livres. Il se vendait d’abord 48 sols,

ensuite on l’a donné pour 36 sols, enfin il est à 24 sols, et l’on en a autant que

l’on en veut. M. de Crosne m’a informé hier de la découverte qu’il a faite d’un

autre Libelle imprimé intitulé lettre d’un Garde du Roy pour servir de suite à

Cagliostro. Nous avons découvert que c’est le même colporteur qui fait distribuer

la lettre d’un Garde du Roi de concert avec un nommé Manuel qui a déclaré aux

officiers de Police en être l’Editeur et non l’auteur. J’ai dit a M. de Crosne de faire

arrêter Desanges Père et Manuel, et de saisir leurs papiers et les imprimés qui se

trouveraient chez eux, et même s’il le fallait le fils de Desanges qui est Libraire et

connu pour vendre des livres défendus. Il a désiré que je lui écrivisse pour cela,

et je lui ai écrit. Je rendrai compte à Votre Majesté de la suite de cette affaire »

-

9 avril 1787

 : « Sire, J’obéis à l’ordre de Votre Majesté. Je viens de remettre

à Monsieur de Montmorin, les Sceaux, et je supplie Votre Majesté d’agréer ma

démission de la charge de Chancelier de France que vous aviez réunie à celle de

garde des Sceaux, lorsque vous daignerez m’en honorer. Je vous ai servi Sire par

attachement pour votre Personne, et sans autre intérêt que celui du bien et de

votre service. Le reste de ma vie sera employé à faire des vœux pour la prospérité

de Votre Règne. Je remets entre vos mains avec confiance, mon sort et celui de ma

famille ». -

9 avril 1787

 : « Je supplie très humblement le Roi de vouloir bien

recevoir l’hommage de la Démission que je fais dans ses mains de sa Majesté, de

l’état et office de Garde des Sceaux de France, crée par Edit du mois d’août mille

sept cent soixante et quatorze, et de l’Etat et office de Chancelier de France que

Sa Majesté avait réuny par le même Edit à celui de Garde des Sceaux de France à

Paris le neuf avril mille sept cent quatre-vingt-sept. Hue de Miromesnil ».  

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