Background Image
Previous Page  38 / 140 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 38 / 140 Next Page
Page Background

99. [CATHERINE de MEDICIS (1519-1589)].

Lettre autographe signée

Montey

, adressée à la reine Catherine

de Médicis, datant de 1572, 1 page, in-folio.

300/400 €

Dans cette lettre l’auteur Madame de Montey mande à la reine des nouvelles

de sa fille, la princesse Claude de France, duchesse de Lorraine.

« Madame, ayant entendu que ce gentilhomme allait vers Vostre Majesté, je n’ay

voulu faillir à vous escrire amplement de Madame Vostre fille qui est bien fort

grosse, plus qu’elle n’a de coustume d’estre des autres et porte son enfant fort hault ;

combien que je n’estime pas qu’il y en ayt deux, si a elle le teint aussy bon et

aussy beau qu’il est possible. Elle entrera bien tost en son neufyesme mois ; elle

ha sa sage femme et sa nourrice près. Je commence à faire assembler les médecins

le plus que je puis, pour la servir et secourir au myeux qu’il sera possible ; et de

ma part, Madame, c’est ung des plus grands plaisirs que je scaurois avoir que

de faire service très agréable. J’en ay tousjours fait le myeux que j’ay peu ; J’ay

espérance en nostre Seigneur qu’elle se portera bien ; elle a mesmes ses enfans près

d’elle, qui luy donnent beaucoup de plaisir, et sont beaux et grands de leur aâge.

Il ne tient plus que c’est honneur de veoir Vostre Majesté que puissions avoir

bien tost, et si Madame Vostre fille n’y va tost après ses cousches, je demanderay

congez ; il me semble le temps bien long de l’absence de Vostre Majesté qu’il

n’est possible de plus ; suppliant très humblement de Vous bien garder de touts

malveillants. Si mes prières essoyent agréables à nostre Seigneur pour ceste raison,

journellement je luy en fair resqueste de très bon cœur qu’il veuille saulver et

garder Vostre Majesté de toute fortune et longuement Vous faire vivre. Vostre très

humble et très obéissente servante et sujeite Montey. A la Reyne. Je supplie très

humblement à Vostre Majesté, qu’il Vous plaise, quant l’occasion se présentera, de

quelque confiscation de maison dans Paris, la me vouloir donner, nompas que je

demande des si fort belles, et qu’il Vous plaise aussi me favoriser pour mes filles

de saines amours ».

98

99

- 36 -